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Air France : une grève dure se profile lundi

Des avions d'Air France photographiés le 1er juin 2012 à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle[[AFP]]

Une grève "massive" à Air France se profile toujours à partir de lundi, mais la direction poursuit les discussions pour l'empêcher, avec désormais un seul des syndicats de pilotes, opposés aux conditions de développement de la compagnie low-cost du groupe.

 

Le syndicat SNPL AF Alpa (70% des voix aux dernières élections) appelle à la grève reconductible du 15 au 22 septembre et le Spaf jusqu'au 18. Ils ont été rejoints par Alter (non représentatif).

Les négociations engagées depuis plusieurs semaines n'ont pas permis d'avancer vers un compromis. Et la direction d'Air France a annulé vendredi une réunion prévue dans l'après-midi avec l'ensemble des syndicats, tout en assurant que des négociations "sont en cours" avec la première organisation, le SNPL.

Les discussions pourraient se poursuivre tout le week-end. Les grévistes doivent se déclarer 48 heures avant le début d'une grève. C'est donc samedi matin qu'Air France disposera d'une évaluation précise de la mobilisation. Elle communiquera dans la journée les vols maintenus.

Le président du SNPL AF Alpa, Jean-Louis Barber, prédisait jeudi un mouvement "massif". Une grève d'une semaine serait le plus dur conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998. Elle pourrait coûter "10 à 15 millions par jour" si Air France devait annuler la moitié de ses vols, a précisé vendredi Frédéric Gagey, le PDG d'Air France. Air France a dès mardi offert à ses clients un échange de billets.

 

Transavia au coeur des désaccords

Les désaccords entre le groupe et ses pilotes se cristallisent autour de l'avenir de Transavia. La filiale low-cost est la pierre angulaire du nouveau plan stratégique "Perform 2020", qui prévoit de refondre les réseaux court et moyen-courrier.

Réponse à la concurrence des compagnies à bas coûts, il succède à "Transform 2015", qui a permis à AF-KLM d'abaisser ses coûts d'un milliard d'euros au prix de 8.000 suppressions d'emplois au sein du seul groupe français. 

Le groupe veut porter la flotte de Transavia France de 14 à 37 avions en cinq ans. En Europe, elle veut ouvrir de nouvelles bases, avec des pilotes sous contrat local.

 

Craintes de dumping social

Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a cette semaine rejeté la principale revendication des syndicats: un contrat unique pour les pilotes aux conditions actuelles d'Air France, pour tous les avions de plus de 100/110 places, quelle que soit la compagnie du groupe Air France (Air France, Hop!, Transavia).

Il est néanmoins prêt "à discuter" de "compensations" pour les "volontaires pour aller travailler chez Transavia", où les conditions d'emploi et de rémunération sont moins avantageuses.

M. de Juniac avance la perspective de 220 à 250 nouveaux emplois de pilotes à l'horizon 2019 pour Transavia France, quand l'avenir chez Air France est bouché pour les pilotes, en sureffectif. La compagnie a ouvert en août un plan de départ pour 200 pilotes (sur 3.760).

Le SNPL AF Alpa dénonce un projet "d'externalisation et de délocalisation de l'activité moyen-courrier", le Spaf criant au "dumping social".

 

La perspectives des élections professionnelles

A six mois des élections professionnelles, les deux syndicats haussent le ton et s'épient. Un contexte défavorable pour Air France, qui doit obtenir l'aval des pilotes pour augmenter la flotte de Transavia France. L'accord passé avec les pilotes français à la naissance de la filiale arrive en effet à échéance. Il bride sa flotte et encadre le détachement des volontaires, qui bénéficient de primes.

L'appel à la grève est loin de faire l'unanimité parmi les pilotes du groupe, à commencer par ceux de sa filiale régionale Hop! (issue de la fusion début 2013 de Brit Air, Regional et Airlinair).

Le syndicat Spac Regional a carrément appelé à "briser" le mouvement en reprochant aux pilotes d'Air France de vouloir "maintenir leur caste". Même les sections SNPL de Hop! sont montées au créneau pour rappeler que leurs pilotes "font partie de l'équation" et défendront "aussi" leur place.

 

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