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La Manif pour tous de retour dans la rue

Des participants à "La Manif pour tous" défilent le 15 décembre 2013 à Versailles [Martin Bureau / AFP/Archives]

Elle a combattu en vain l'adoption du mariage homosexuel mais compte bien continuer à peser sur le gouvernement et la droite: la Manif pour tous s'apprête à battre dimanche une nouvelle fois le pavé pour s'opposer à "la PMA, la GPA et le genre".

 

Huit mois après son dernier défilé, le collectif appelle à manifester à Paris entre la Porte Dauphine et Montparnasse (13H00) avec en ligne de mire la procréation médicalement assistée (PMA) ou encore la gestation pour autrui (GPA). Egalement ciblé un enseignement à l'école d'une théorie du genre niant selon le collectif les différences entre les sexes, dont le gouvernement a toujours démenti l'existence.

 

 

Si le collectif ne rassemble autour de ses idées que près d'un Français sur trois (31%), selon un sondage Ifop pour le site Atlantico, les organisateurs s'attendent à une mobilisation forte dans la rue "un peu supérieure" à celle de la dernière manifestation contre une supposée "familiphobie" du gouvernement. Celle-ci avait réuni selon la police 100.000 personnes en février à Paris et à Lyon. 

A Bordeaux, autour de la place des Quinconces (14H00), la MPT Gironde attend "plusieurs milliers de personnes", peut-être jusqu'à 15.000 ou 20.000.

Deux banderoles ouvriront le cortège: "L'humain n'est pas une marchandise" et "Pour l'abolition universelle de la GPA". "La GPA doit être combattue à tout prix", martèle Ludovine de la Rochère, présidente du mouvement né en 2012.

Les Français ne semblent pourtant pas de cet avis s'il l'on en croit un sondage Ifop pour l'Association des familles homoparentales (AFDH) publié dimanche: 60% considèrent favorablement l'autorisation de la GPA pour les couples hétérosexuels, même s'ils restent majoritairement opposés, à 59%, au recours à une mère porteuse pour les couples homosexuels.

Tentant de déminer le terrain à deux jours du défilé, Manuel Valls a affirmé que la GPA "est et sera interdite en France". De même, "la France exclut totalement" d'autoriser "la transcription automatique" des actes de filiation d'enfants nés par mère porteuse à l'étranger", promet le Premier ministre.

Le gouvernement n'a toutefois pas contesté dans le délai imparti des arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme ayant contraint en juin la France à reconnaître les enfants nés d'une mère porteuse à l'étranger.

   

"Double discours" 
    
Pour la Manif pour tous, "il y a un double discours hypocrite du gouvernement", selon son cofondateur Albéric Dumont.

A droite également, les sujets portés par la MPT embarrassent. Comme la plupart des ténors de l'UMP, la député Valérie Pécresse considère dans le JDD qu'il n'est "pas réaliste" d'abroger la loi sur le mariage homosexuel mais qu'il faut des "verrous très solides pour interdire la PMA et la GPA".

Nombre de sympathisants de droite et d'extrême droite sont favorables aux idées de la MPT et certains élus entendent bien saisir l'occasion: une délégation du Front national se joindra au cortège parisien, de même que plusieurs députés UMP comme Henri Guaino ou Hervé Mariton. "La mobilisation doit être forte dimanche", a tweeté Laurent Wauquiez.

 

 

Pour la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, en "agitant cet épouvantail qui n'est nullement à l'ordre du jour, la droite fait feu de tout bois".

La mobilisation de dimanche pourrait être renforcée par l'annonce cette semaine d'un coup de rabot aux prestations familiales, une divine surprise pour les organisateurs.

Des coupes dans la politique familiale qualifiés samedi d'"inadmissibles" par le porte-parole des évêques de France Mgr Bernard Podvin. "Comment ne pas réagir vigoureusement?", s'interroge-t-il sur le site de la conférence des évêques, se gardant toutefois d'appeler à manifester.

Les opposants à la Manif pour tous n'entendent pour leur part pas lui laisser tout le champ médiatique: un rassemblement "pour l'égalité de tous les couples et les familles" doit se tenir dimanche matin à Paris à l'appel de l'association All Out, qui a recueilli plus de 200.000 signatures sur internet pour une pétition qui devait être remise "aux politiques français de tous bords".

 

 

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