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Orages et inondations : le Gard et l'Hérault s'attendent au pire

Les rues de Nîmes sont dévastées par les eaux.[BORIS HORVAT / AFP]

La pluie a commencé à tomber dimanche vers 06h00 dans les départements déjà gorgés d'eau du Gard et de l'Hérault, placés en "vigilance rouge" depuis samedi et qui s'attendent au pire en raison de l'arrivée de nouveaux orages exceptionnels.

 

Après une nuit relativement calme, les précipitations sont entrées par le nord dans l'Hérault dimanche peu après 06h00 et elles s'approchent de l'agglomération montpelliéraine, selon les pompiers du département. Les pluies concernent également l'ouest du Gard, mais il n'y eu aucune intervention dans les deux départements, ont précisé les pompiers dimanche matin.

Alors que les sols sont gorgés d'eau et les cours d'eau déjà hauts, des mesures préventives avaient été prises dès samedi: fermetures anticipées des boîtes de nuit dans l'agglomération de Montpellier, et fermeture, ce dimanche, de la Foire Internationale de Montpellier (Parc des Expositions), qui se déroule jusqu'au 20 octobre. De nombreuses manifestations devant se dérouler à l'extérieur ont aussi été annulées, comme les marchés.

Dans le Gard, les orages vendredi puis dans la nuit de vendredi à samedi n'avaient fait ni mort ni blessé, mais ont causé d'importants dégâts: bus scolaire renversé par un ruisseau sorti de son lit (sans enfants à bord), voitures au fossé, chaussée arrachée, murs éboulés... Des champs et des vignes ont été submergées. Et des maisons avaient souffert de l'eau mais aussi de la foudre.

Entre Nîmes et Alès, la circulation des trains est aussi restée interrompue samedi.

Dans le nord du département, le maire du village médiéval de Goudargues, Fred Malher, s'inquiétait samedi du niveau d'un affluent de la Cèze qui ne pouvait plus se déverser dans celle-ci, trop pleine. Dans le centre historique du village, il y a eu jusqu'à 70 cm d'eau au pied de l'Eglise, vieille de 1.000 ans, qui "heureusement a été construite sur une butte et n'a pas été envahie", selon l'élu.

"Nous sommes toujours l'arme au pied, prêts à affronter la tempête", a résumé samedi soir le commandant des pompiers Olivier Guillaume, au Codis du Gard.

La préfecture de l'Hérault devait ouvrir une cellule de crise à 08H30, a indiqué le directeur de cabinet du Préfet, M. Frédéric Loiseau.

 

Mer forte

"La période d'accalmie touche à sa fin", avait prévenu Météo France dans son communiqué publié à 06H00 dimanche en précisant que "des pluies modérées ont débuté sur l'Hérault" et qu'elles "s'intensifient en remontant vers le relief".

Les pluies orageuses, dont le pic est attendu en milieu ou fin de matinée dans l'Hérault et dans l'après-midi dans le Gard, devraient également toucher la partie cévenole de l'Ardèche et de la Lozère, maintenus en vigilance orange par Météo France.

L'Aude, en revanche, a été rétrogradée en vigilance jaune.

"Le risque de fortes pluies orageuses va persister jusqu'à lundi à la mi-journée avec des phases plus ou moins actives qui se succéderont", a ajouté l'agence météorologique qui prévoit des cumuls pouvant aller localement de 100 à 300 mm en 24 heures.

Autre élément à prendre compte: la mer est annoncée forte et risque d'empêcher les fleuves de se déverser.

"Les cours d'eau sont toujours très hauts, et les sols gorgés d'eau", après les violentes précipitations du 29 septembre et du 6 octobre, rappelle le capitaine Olivier Hayez (Codis de l'Hérault) qui a placé 45 sauveteurs prépositionnés dans différents centres du département pour d'éventuelles interventions.

Pour faire face à la situation, l'État a annoncé l'envoi de renforts en sapeurs-pompiers et militaires de la Sécurité civile: 448 personnels répartis en 12 groupes de sauvetage en eaux vives et 17 autres groupes formés pour agir face aux inondations.

"Au total ce sont plus de 750 hommes avec leurs matériels et véhicules qui oeuvrent au profit des communes sinistrées", avec six hélicoptères de la sécurité civile sur zone ou en alerte, a précisé le préfet de la zone sud.

Plusieurs épisodes orageux ont frappé le sud de la France depuis le début de l'automne. Le premier du 17 au 18 septembre a fait six morts, dont quatre dans un camping de Lamalou-les-Bains (Hérault).

 

 

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