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Ebola : la France renforce son dispositif

Illustration.[AFP]

Le gouvernement a éloigné vendredi les craintes concernant l'infirmière hospitalisée avec une "fièvre suspecte", en affirmant qu'"aucun cas" du virus Ebola n'était "pour l'heure" confirmé en France, mais il a décidé néanmoins de renforcer son dispositif d'alerte.

 

"La France a décidé de renforcer son dispositif de réponse international et national", a annoncé Matignon dans un communiqué, alors que l'inquiétude monte sur la possibilité de propagation d'Ebola dans le monde.

Le Premier ministre Manuel Valls a désigné le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS (l'Agence nationale de recherche sur le SIDA et les hépatites virales), comme "coordinateur de l'ensemble des opérations internationales et nationales de réponse à cette crise".

"Il n'y a pour l'heure aucun cas confirmé", a toutefois assuré Matignon, en réponse aux craintes suscitées par l'hospitalisation la veille d'une infirmière qui avait soigné la volontaire française de MSF atteinte d'Ebola en septembre.

Le gouvernement avait déjà annoncé jeudi la mise en place de contrôles aéroportuaires à Roissy sur le vol direct quotidien d'Air France en provenance de Guinée Conakry. Dès samedi, la température de tous ces passagers sera vérifiée avant l'entrée dans l'aéroport, sur la passerelle.

La ministre de la Santé Marisol Touraine devait se rendre ce vendredi après-midi à l'aéroport Charles-de-Gaulle pour passer en revue ce "dispositif de contrôle". Il s'agit d'une "sécurité supplémentaire", a expliqué la ministre dans la matinée sur Europe 1. "C'est une façon d'avoir une sécurité de plus et aussi d'apporter une réponse à l'inquiétude notamment du personnel de l'aéroport".
   
 

Interrogations chez les soignants

Sur le plan international, la France "met tout en oeuvre" pour aider les pays africains confrontés à Ebola, "en particulier la Guinée" avec notamment la construction de "centres de traitement supplémentaires", a souligné Matignon.

Ce renforcement de l'arsenal français de lutte et de prévention du virus intervient au lendemain d'une nouvelle alerte en France, suscitée par l'admission pour une "fièvre suspecte" de l'infirmière qui avait soigné la volontaire de MSF, à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris.
Les premiers tests, réalisés jeudi à partir de prélèvements sanguins, se sont révélés "négatifs", selon une source proche du dossier.

D'autres tests devaient encore être réalisés dans les prochaines heures pour exclure définitivement l'infection par Ebola chez cette soignante, qui avait été évacuée jeudi à la mi-journée de son domicile à Puteaux (Hauts-de-Seine), avec le déploiement d'un important dispositif de sécurité. Revêtus d'une combinaison étanche, "ils l'ont sortie vers 13H30, allongée sur un brancard, sous une espèce de bulle", avait raconté un voisin.

Marisol Touraine s'est refusée jusqu'à présent à donner des détails sur les cas suspects pour ne pas "entrer dans une alimentation de l'inquiétude, de l'anxiété". Mais elle s'est engagée à "informer immédiatement la population" lorsqu'il y aura "un cas avéré" d'Ebola en France.

L'inquiétude grandit parmi le personnel soignant dans les pays occidentaux, après les cas de contamination d'une aide-soignante en Espagne et de deux infirmières aux Etats-Unis qui avaient traité dans leur pays des malades d'Ebola, contaminés en Afrique.

"Peut-être faut-il revoir les protocoles de soins, (...). Jusqu'à présent, on nous a affirmé que les matériels et procédures pour éviter les contaminations étaient bons", a commenté Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).

"Les infirmières ne peuvent pas rester en première ligne sans savoir. Les soignants sont trop exposés", estime-t-il encore dans le quotidien Le Parisien. La fièvre hémorragique Ebola a fait déjà 4.493 morts sur 8.997 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis), selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
 

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