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25 lycées bloqués en hommage à Rémi Fraisse

Un lycée bloqué à Paris le 6 novembre 2014. [Kenzo Tribouillard / AFP]

Des lycéens ont bloqué jeudi une vingtaine d'établissements de Paris avant défiler à partir de la place de la Nation pour protester contre la mort du jeune manifestant Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive sur le chantier du barrage du Sivens.
 

Sur les 200 établissements professionnels, généralistes et techniques que comptent l'académie (dont une centaine de lycées publics), 25 étaient bloqués vers 10H00, dont six totalement, a indiqué à l'AFP le rectorat de Paris.

Selon une source policière, 29 établissements étaient touchés: 15 totalement bloqués et 14 avec filtrage. Aucune dégradation ou violence n'a été recensée, a ajouté cette source. Les accès devaient se libérer à partir de 11H00 alors que les protestataires convergeaient vers la place de la Nation (XIe/XIIe arrondissements). Sur le terre-plein central, certains ont escaladé la statue pour y accrocher une banderole en tissu rouge "La police assassine, R.I.P. Rémi" (Repose en paix Rémi).

D'autres, sacs sur le dos ou même avec leur skateboard à la main, brandissaient une banderole "PV (Lycée Paul-Valéry) ne pardonne pas Cazeneuve" (le ministre de l'Intérieur) ou scandaient "Police partout, justice nulle part". Ils ont également interrompu une partie de la circulation.

Les manifestants - plusieurs milliers de lycéens accompagnés de quelques enseignants et étudiants - ont ensuite commencé à marcher en direction de Bastille (XIe arr.), a constaté une journaliste de l'AFP.

Ce mouvement, à l'appel du collectif Mouvement Inter Luttes Indépendant (Mili) mais non relayé par les organisations lycéennes, s'est déroulé dans une ambiance globalement bon enfant.
   
 

Un portrait, des bougies et des fleurs

Le quartier de la Nation, dans l'est parisien, a été l'un des plus touchés, avec les accès à plusieurs établissements barrés très tôt jeudi matin. Devant l'entrée du lycée Dorian, situé avenue Philippe-Auguste (XIe arr.), une quarantaine de grosses poubelles vertes et un conteneur pour recyclage de verre ont été entassées sur plusieurs mètres de hauteur.

Une banderole "Rémi, notre frère d'arbre" a également été accrochée aux grilles de l'établissement devant lesquelles on pouvait compter plusieurs dizaines de personnes, manifestants et lycéens bloqués.

Dans l'encadrure d'une fenêtre voisine, un petit autel a été dressé avec un portrait de Rémi Fraisse, des bougies et des fleurs. "Rémi Fraisse a été tué par les mains de la police. Le travail des forces de l'ordre, ce n'est pas de tuer. On veut un changement dans la réaction des forces de l'ordre", affirme un jeune homme, capuche sur la tête et écharpe sur le visage qui ne laissent paraître que ses yeux. "Un meurtre, ça ne doit pas être pris à la légère, on n'est pas dans une dictature".

Des poubelles ont également été massées devant les cinq entrées du lycée Arago, situé place de la Nation. Assis sur ces poubelles, les protestataires ne laissaient entrer que les élèves de BTS qui devaient s'inscrire pour le bac.

"On ne va pas dire à la police comment faire son métier mais on est contre les abus", explique Inès, élève en seconde. Sur un banc un peu plus loin, quelques élèves venues pour leurs cours avouent du bout des lèvres leur désaccord. "Je ne vois pas le rapport avec l'école et le lycée", glisse l'une d'entre elles, élève en première. "Il (Fraisse) ne va pas ressusciter", ajoute une de ses amies.

Sur le cours de Vincennes (XIIe-XXe arr.), certains du lycée Hélène-Boucher ont profité de la brève ouverture d'une porte annexe pour s'engouffrer dans l'établissement, avant que des manifestants ne la condamnent avec des poubelles et un caddie. Le lycée Maurice-Ravel situé sur le même axe a également été bloqué par une cinquantaine de poubelles et des grilles de chantier.

D'autres lycées, notamment dans les IIIe et XIXe arrondissements, ont également été bloqués, ont constaté des journalistes de l'AFP.

 

 

 

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