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Amiante : à la recherche de milliers d'ex-écoliers d'Aulnay-sous-Bois

Manifestation de l'association de victimes de l'amiante Andeva, le 13 octobre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Près de 13.000 anciens écoliers d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), scolarisés entre 1938 et 1975 près d'une usine de broyage d'amiante, vont être contactés par les autorités sanitaires lors d'une opération d'information d'ampleur inédite, a indiqué dimanche une association de défense des victimes.

 

Un courrier de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, dont l'AFP a obtenu copie, invite ces anciens pensionnaires de trois écoles à consulter leur médecin pour "établir un diagnostic" et éventuellement contacter une "cellule d'information dédiée" par téléphone ou par internet.

Les envois à destination de ces écoliers, identifiés à partir des registres des écoles, ont débuté depuis la rentrée et vont se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, a expliqué à l'AFP Alain Bobbio, président de l'association Addeva 93 et membre du comité de pilotage chargé de favoriser "la recherche" et "le suivi" des personnes ayant vécu près de l'usine.

Selon cette association, une telle recherche au niveau national est inédite.

Selon Le Parisien, qui a révélé l'information, l'opération est financée par l'ARS d'Ile-de-France à hauteur de 200.000 euros.

Le Comptoir des minéraux et des matières premières (CMMP) d'Aulnay-sous-Bois a exploité un atelier de broyage de minerais, notamment d'amiante, à partir de 1938. Ces activités de broyage de l'amiante ont cessé en 1975 sur le site qui a été fermé définitivement en 1991.

"Si les travailleurs du CMMP ont été largement exposés à l'amiante au cours de leur activité professionnelle, les riverains de l'usine l'ont également été du fait des poussières d'amiante émises par le CMMP dans l'atmosphère", souligne l'ARS d'Ile-de-France sur son site internet.

En 2006, une étude avait établi un lien entre l'activité de l'usine et des cas de maladies chez des anciens écoliers.

Les principales maladies liées à une exposition à l'amiante sont des plaques pleurales, des épaississements pleuraux, des asbestoses (affection pulmonaire), voire dans les cas les plus graves des cancers (mésothéliome, cancer broncho-pulmonaire).

Cette opération nationale était une "demande des associations", a précisé Alain Bobbio, tout en pointant de "profonds désaccords" avec les autorités sur la façon dont elle est mise en oeuvre.

Quatre associations de défense des victimes et des riverains ont écrit en octobre à l'ARS pour contester "la destruction programmée des fichiers" d'anciens élèves. Cette destruction est "contradictoire avec la notion même de suivi médical dans la durée des personnes exposées", estiment-elles.

Les associations regrettent aussi "la sous-traitance de l'accueil téléphonique à une jeune société sans compétence particulière sur l'amiante" et les indicateurs retenus par l'ARS qui ne seraient pas suffisants, selon elles, pour évaluer "les pathologies repérées et l'accès effectif des victimes et les familles de victimes décédées à la réparation de leurs préjudices".

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