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Le pape appelle l'Europe à se "réveiller"

Le pape François s'adressant à la presse dans l'avion qui le ramène à Rome après cinq jours de visite en Corée du Sud, en août 2014. [VINCENZO PINTO / AFP]

Plusieurs leaders politiques du Parlement européen ont vu mardi dans le discours du pape François dans l'hémicycle strasbourgois un appel à un "réveil" de l'Europe pour défendre la dignité humaine, mais certains ont souligné qu'il fallait désormais passer aux actes.

 

"Dans son discours, le pape appelle (...) à un réveil de l'Europe. Nous devons résister à la tentation de l'égoïsme et donner à l'Europe un nouveau départ qui soit fondé avant tout sur les valeurs et les idées, et non sur l'argent et l'économie", a analysé le chef de file des élus conservateurs, l'Allemand Manfred Weber.

"C'était un message de vérité qui doit réveiller l'Europe", a commenté de son côté le président du groupe socialiste, l'Italien Gianni Pittella, qui a vu dans les propos du pape des "passages très durs et sévères", mais destinés à "réveiller l'Europe quant à sa mission d'origine, la plus importante : placer au centre de ses actions la dignité humaine et les droits fondamentaux".

Pour l'écologiste français José Bové, "sur la jeunesse et le chômage, sur l'immigration, l'écologie, le message a été clair : l'Europe doit reprendre la main et ne pas s'endormir". Toutefois, a-t-il déploré, les députés européens ont parfois une attitude paradoxale, voire hypocrite : ils applaudissent le pape lorsqu'il met en avant les valeurs de dignité humaine, mais lorsqu'il s'agit d'en tirer dans leurs votes "les conséquences sociales, environnementales ou économiques, là il n'y a plus personne".

A l'extrême droite, la présidente du Front national français, Marine Le Pen, a confié que le discours de François avait "résonné très agréablement à (ses) oreilles". Elle a salué l'attachement "marqué" aux "causes de l'immigration, ce qui est extrêmement juste" et les "accusations assez lourdes contre l'ultralibéralisme". Son père, Jean-Marie Le Pen, également eurodéputé, avait en revanche déploré avant le discours que le pape soit en faveur de "l'entrée massive des immigrants" en Europe.

 

Un "festival d'hypocrisie" pour J-L Mélanchon

Quelques députés d'extrême gauche avaient décidé de boycotter le discours papal, notamment sur les bancs espagnols. Le Français Jean-Luc Mélenchon avait également fait ce choix : "Aucune autorité religieuse n'a sa place dans une enceinte parlementaire", a-t-il affirmé aux journalistes. "Il est venu monologuer et nous administrer un prêche, nous n'avons pas eu le droit à la parole", a-t-il déploré.

François a été "applaudi par des hypocrites qui ont acclamé le fait qu'il faille distribuer les suppléments alimentaires, alors qu'ils votent le contraire", a encore souligné M. Mélenchon, qui a raillé un "festival d'hypocrisie". Le pape "a évoqué le sort pitoyable des migrants et le fait que la Méditerranée ne doit pas être un cimetière", mais "les mêmes qui organisent le cimetière ont applaudi", a-t-il dénoncé.

 

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