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Il y a quarante ans, l'IVG vers la légalisation

Simone Veil défendant le projet de loi pour la légalisation de l'avortement. [[AFP]]

Le 26 novembre 1974, Simone Veil défendait son projet de loi à l'Assemblée.

 

L’image de la ministre, chignon sévère, tailleur bleu et collier de perles, devant les députés, est restée dans les annales. Il y a quarante ans, le 26 novembre 1974, Simone Veil, alors à la tête du ministère de la Santé, montait à la tribune de l’Assemblée pour défendre son projet de loi visant à légaliser l’avortement.

Bien que la tendance, depuis l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, fût aux réformes sociétales, le sujet restait extrêmement épineux. Et a occasionné des débats parmi les plus houleux qu’ait connus l’hémicycle.

 

Violence «inouïe» à l’Assemblée

Soutenue par le président de la République, aidée par Jacques Chirac, alors Premier ministre, Simone Veil a tenu trois jours et deux nuits face à ses détracteurs, pour la plupart issus de sa propre majorité.

Pendant des échanges d’une violence «inouïe», comme elle l’écrira plus tard dans son autobiographie, certains députés ont comparé le projet de loi de cette rescapée de la Shoah au nazisme. C’est finalement grâce aux voix de l’opposition que le texte a été adopté. A la «vive surprise» de Simone Veil, son passage au Sénat s’est fait sans encombres.

 

Un débat toujours vif

D’abord entrée en vigueur pour une durée de cinq ans, la loi Veil a depuis été reconduite sans limite de temps. En 1982, les parlementaires ont autorisé le remboursement de l’interruption volontaire de grossesse par la Sécurité sociale. Onze ans plus tard, une loi a créé le délit d’entrave à l’IVG, passible de deux ans de prison.

Mais le débat est loin d’être apaisé, comme l’ont montré les tensions en janvier dernier, lorsque le gouvernement a voulu supprimer la mention de «détresse» pour les femmes désirant avorter. Et alors que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s’apprête à présenter un vaste plan pour améliorer l’accès à l’IVG, l’Eglise de France a récemment dénoncé une «banalisation» de l’avortement.

 

 

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