En direct
A suivre

Affaire Zeitouni : 5 ans ferme pour Eric Robic

Deux Français à bord d'un 4x4 avait renversé la jeune Israélienne Lee Zeitouni, causant sa mort à Tel Aviv en 2011. [JACK GUEZ / AFP]

Epilogue d'une affaire qui avait défrayé la chronique et tendu l'atmosphère entre Paris et Israël, Eric Robic, le conducteur du puissant 4X4 qui avait tué la jeune Israélienne Lee Zeitouni à Tel Aviv en 2011, a été condamné mercredi à 5 ans de prison ferme.
 

 

La peine a été assortie d'un mandat de dépôt (incarcération) par le tribunal correctionnel de Paris et le passager de la voiture, Claude Khayat, a lui écopé d'une peine de 15 mois ferme. Le procureur avait requis six ans de prison ferme contre Eric Robic, dont il a fustigé "l'immoralité totale", et trois ans de prison, dont un ferme, pour Claude Khayat.

Les deux hommes avaient pris la fuite et s'étaient réfugiés en France immédiatement après l'accident. Or Paris n'extrade pas ses ressortissants, hors Union européenne, et l'émotion avait été vive en Israël. A tel point que Nicolas Sarkozy, alors président, avait évoqué l'affaire et son épouse, Carla Bruni, écrit à la famille de la jeune femme pour lui assurer que la France faisait le maximum pour que justice soit faite.

Robic, qui a reconnu avoir bu avant l'accident, conduisait beaucoup trop vite et "faisait le fou" avant l'accident, a dénoncé le procureur Henry Guyomar. Il "ne peut pas ne pas être conscient qu'il joue avec la vie des autres", dans le seul but de "se sentir affranchi de toutes les règles, flatter sa vanité, son sentiment de puissance". Il a aussi éreinté la fuite, "geste de lâcheté et d'une grande dissimulation".

Claude Khayat, lui, avait "pleinement conscience du risque qu'il y avait à laisser conduire Robic" dans son état, après une nuit blanche dans les bars et boîtes de nuit. Il a en outre "immédiatement perçu la gravité de l'accident".

"Oui il se comportait d'une façon démente au volant de cette puissante voiture, alcoolisé, à plus de cent", a lancé Me Françoise Cotta, avocate de Robic. Khayat a été "lâche", "un salaud, mais un salaud ordinaire", renchérit Me Régis Méliodon.
   
 

'Bonne justice' contre 'communication'

Mais les deux défenseurs dénoncent l'atmosphère "d'opération de communication" autour d'une affaire ultra-médiatisée et la "chronique d'une condamnation annoncée". Ils se sont félicités après la condamnation d'une "bonne justice" rendue, "sans céder aux pressions", et ont tous deux indiqué que leurs clients ne feraient pas appel.

Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Zeitouni, s'est aussi félicité. "La justice est passée. Mais ils (les proches de la victime) restent avec leur chagrin". Les parents de Lee Zeitouni, en larmes, n'ont pas fait de commentaires, mais son fiancé, Roy Peled s'est dit "satisfait", estimant que "la justice française a fait ce qu'elle devait faire".

Lee Zeitouni, jeune prof de gym et de yoga de 25 ans, avait été tuée en traversant la rue sur un passage piéton au petit matin du 16 septembre 2011, alors qu'elle se rendait à son travail, fauchée par la BMW X6 de Robic, lancée, selon des témoins, à plus de 100 km/heure dans une zone limitée à 50.

Signe de la tension autour de cette affaire, le procès ouvert jeudi dernier avait été renvoyé après que Me Meliodon eut été agressé dans les toilettes du palais de justice de Paris par un inconnu qui lui a asséné un coup de poing à la mâchoire avant de s'enfuir.

Eric Robic risquait jusqu'à dix ans de prison pour homicide involontaire et non-assistance, Claude Khayat jusqu'à cinq ans de prison pour non-assistance à personne en péril. Les deux hommes ont comparu détenus, étant en détention provisoire dans le cadre d'une autre affaire d'escroquerie présumée.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités