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Nantes : un automobiliste fauche dix passants sur le marché de Noël et se poignarde

Le conducteur d'une camionnette blanche immatriculée en Charente-Maritime a foncé sur un chalet où était servi du vin chaud place Royale, dans le centre ville. [GEORGES GOBET / AFP]

Un automobiliste a foncé lundi sur un marché de Noël bondé du centre de Nantes, blessant 10 personnes avant de se porter plusieurs coups de couteau, au lendemain d'un incident similaire survenu à Dijon, les autorités évoquant dans les deux cas l'oeuvre de déséquilibrés.

 

Peu avant 19h00, le conducteur d'une camionnette blanche immatriculée en Charente-Maritime a foncé sur un chalet où était servi du vin chaud place Royale, une des places piétonnes les plus achalandées du centre-ville.

"J'ai simplement vu la voiture foncer dans le stand. Elle a foncé complètement dans les gens" en train de boire du vin chaud , a déclaré une femme d'un certain âge qui faisait ses courses de Noël sur le marché aux petits chalets blancs où se trouvaient entre 200 et 300 personnes, comme l'a précisé un adjoint au maire, Gilles Nicolas.

"J'étais chez moi, j'ai entendu le bruit, je suis descendue en vitesse", a raconté une riveraine à une correspondante de l'AFP. "J'ai vu la camionnette dans le marché de Noël, j'ai vu des personnes par terre, des blessés, au moins trois ou quatre", a-t-elle témoigné. "Les secours sont arrivés très vite, en cinq minutes", a dit le vigile d'une pharmacie toute proche.

Brigitte Lamy, procureur de la République à Nantes, a précisé devant la presse que le drame avait fait 11 blessés dont cinq graves, parmi lesquels l'automobiliste, qui s'est porté une dizaine de coups de couteau au thorax après le choc. Parmi les blessés, le pronostic vital d'une personne est engagé, selon Mme Lamy, qui a précisé qu'aucun enfant ne figurait parmi les victimes. Les blessés ont été admis au CHU de Nantes.

Arrivé sur place peu avant minuit, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a estimé que "l'acte de ce soir n'est pas un acte qui a un fondement politique, qui résulte d'une visée terroriste ou qui aurait une inspiration de radicalité religieuse".

"Il s'agit vraisemblablement de l'acte d'un déséquilibré, il s'en est produit par le passé, ce sont des actes plus difficiles à prévenir que d'autres", a-t-il admis, interrogé sur le risque de multiplication d'actions violentes après les drames survenus depuis trois jours à Dijon et Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire).

 

Trois drames en trois jours

Selon une source proche du dossier, l'auteur de l'agression de Nantes est âgé de 37 ans. Dans son véhicule a été retrouvé un carnet contenant des propos confus témoignant de difficultés psychologiques et familiales. L'homme est connu pour vol simple et recel en 2006 et dégradation de véhicule en 2008, selon la même source, qui a précisé que son état est jugé sérieux mais que ses jours ne sont pas en danger.

"On ne peut parler d'acte de terrorisme", a estimé de son côté la procureur à Nantes, ajoutant : "ça paraît un cas isolé". Il n'y a pas "de revendication particulière (...) Ca ressemble, sous réserve de vérifications, à un acte du même genre que ce qui s'est produit à Dijon".

Dimanche, un homme suivi pour des troubles psychiatriques depuis 2001 et régulièrement hospitalisé, avait foncé en voiture sur des passants dans la capitale bourguignonne en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe), blessant 13 personnes.

Samedi, à Joué-lès-Tours, un Burundais âgé de 20 ans a blessé à l'arme blanche trois policiers, dont les jours ne sont pas en danger, avant d'être tué. L'agresseur s'était récemment converti à l'islam, affichant sur son compte Facebook le drapeau du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

 

Les services de l'Etat se mobilisent

Face à ces événements, François Hollande, qui entame mardi une visite à Saint-Pierre-et-Miquelon, a demandé au Premier ministre Manuel Valls d'organiser dans la matinée à Matignon une réunion ministérielle pour "mobiliser les services de l'Etat" et décider d'éventuelles "mesures", après la série de drames des derniers jours.

Selon l'Elysée, ces actes "semblent sans rapport entre eux". Mais le chef de l'Etat "appelle les services de l'État à la plus grande vigilance".

M. Valls, qui a dit sa "préoccupation" devant cette "succession de drames", a appelé au "sang-froid" et au "discernement", selon Matignon.

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