En direct
A suivre

Le maire de Champlan nie s'être opposé à l'inhumation du bébé rom

[Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

La décision du maire de Champlan (Essonne) de refuser l'inhumation d'un bébé rom dans le cimetière de sa commune a suscité l'indignation samedi 3 janvier. Ce dimanche, l'élu réagit en rétorquant qu'il ne s'est jamais opposé à cette inhumation.

 

On apprenait samedi que le maire divers droite de Champlan (Essonne) Christian Leclers aurait refusé mercredi qu'un nourrisson rom décédé le 26 décembre soit enterré sur le territoire de sa commune. L'édile aurait "prétexté que la mort" du bébé "avait été déclarée à Corbeil-Essonnes", a expliqué à l'AFP Loïc Gandais, président de l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), dont deux membres "côtoient quotidiennement" la famille de l'enfant décédé, qui vit dans un campement de Champlan. "C'est du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation", a-t-il estimé.

Mais ce dimanche, Christian Leclerc indique à l'AFP qu'il n'a pas pris cette décision. "A aucun moment je ne me suis opposé à cette inhumation. La mayonnaise a été montée", a-t-il déclaré. "On avait le choix (pour l'enterrement) entre Corbeil et Champlan. J'ai dit OK mercredi matin pour l'un ou l'autre des scénarios", a-t-il ajouté, estimant que sa réponse pouvait avoir été mal interprétée par les services de la ville.

 

Le Premier ministre réagit

Manuel Vall a publié un message sur Twitter ce dimanche, dénonçant la décision du maire.

 

Le Défenseur des droits s'intéresse à l'affaire

De son côté, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s'était dit "bouleversé" dimanche par cette affaire et avait indiqué qu'il pourrait se saisir de ce dossier.

"Sur un plan humain je suis bouleversé, stupéfait par cette nouvelle", a déclaré Jacques Toubon à France Inter. "En même temps, en tant que défenseur des droits, dans une situation comme celle- là, je dois avoir toutes les informations pour juger", a-t-il dit.

Le Défenseur des droits "va appliquer sur cette question la méthode qui est la sienne depuis toujours --obtenir les informations et les points de vue de tous-- et peut-être agir", a-t-il dit, en soulignant que la question des "discriminations devant la mort" a déjà été prise en compte par le Défenseur dans le passé.

"Il est clair qu'il y a dans cette affaire des questions de droit", a insisté Jacques Toubon, laissant entendre qu'il pourrait s'en saisir.

 

L'enfant accueillie au cimetière de Wissous

La petite fille sera finalement inhumée lundi à Wissous, à environ sept kilomètres de Champlan.

"Par simple souci d'humanité, on ne pouvait pas laisser cette situation dans l'état", a affirmé à l'AFP le maire UMP de Wissous, Richard Trinquier. "Une mère qui a porté un enfant pendant neuf mois et qui le perd à deux mois et demi, ce n'est pas la peine d’aggraver sa douleur."

L'ASEFRR prendra en charge la majeure partie des frais d’obsèques, a assuré l'association qui ne compte pas porter plainte. "Sur le plan moral, c'est absolument contestable, mais sur le plan juridique, on ne pourra pas faire grand chose", estime Loïc Gandais.

Selon la loi, les proches d'un défunt doivent demander l'autorisation d'inhumation au maire de la commune du cimetière choisi.

Il peut être inhumé dans la commune où il habitait, dans celle où il est mort, ou là où se trouve un caveau de famille.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités