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Charlie Hebdo: les tueurs "ont prononcé le nom de Charb"

Charb, le 19 septembre 2012 [Fred Dufour / AFP]

Les tueurs qui ont fait irruption à Charlie Hebdo ont prononcé le nom de Charb, le dessinateur et directeur de la publication qui est l'un des 12 morts de l'attentat, a indiqué jeudi Laurent Léger, grand reporter à Charlie Hebdo et rescapé de la fusillade.

    
"Ils ont prononcé à un moment le nom de Charb, (...) je pense qu'ils le cherchaient mais de toute façon il était autour de la table", a-t-il déclaré à France Info, démentant l'information selon laquelle les assaillants avaient demandé l'identité des personnes qu'ils voulaient abattre. "Ils ont tiré dans le tas, tout simplement".

"J'ai vu un homme cagoulé, j'ai vu beaucoup de sang, j'ai vu la moitié de la rédaction par terre. Je me demande encore comment j'ai pu en réchapper", a-t-il expliqué, résumant son récit en trois mots : "J'ai vu l'horreur".

"C'était la fin de la réunion de rédaction et tout d'un coup on a entendu quelques "pétards", puis la porte s'est ouverte, un type a jailli en criant +Allah akbar+", a-t-il raconté avec émotion.

"Il ressemblait à un type du GIGN ou du Raid, il était cagoulé, il était tout en noir, il avait une arme qu'il tenait par les deux mains, et puis ça a tiré, et puis l'odeur de poudre et puis par chance j'ai pu me jeter derrière une table dans une encoignure, j'ai échappé à son regard (...) et les camarades du journal sont tombés", a-t-il dit encore.

"C'est allé très vite (...). J'en suis toujours pas revenu et personne de cette petite équipe de survivants n'a encore compris que c'était vraiment la réalité", a expliqué le journaliste.

"Je voyais les autres par terre, le bruit des détonations et puis tout d'un coup silence. On s'est précipité vers les blessés, j'ai tenu la main de notre webmaster", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur le risque d'attaque qui pesait sur la rédaction depuis plusieurs années, le journaliste a répondu: "C'était inimaginable (...). Charb se sentait plus menacé que les autres, nous on avait fait l'impasse sur cette menace".

"On va essayer de faire un petit journal la semaine prochaine. On va faire quelque chose. C'est important", a-t-il ajouté, précisant que l'équipe de Charlie Hebdo avait "reçu des milliers de messages, de SMS, de tous les pays".

"Je ne veux pas qu'on fasse un journal de nécrologie, je veux qu'on fasse un journal pour dire le défi d'exister, le défi de dire les choses, de continuer à lutter contre la connerie, contre la bêtise humaine, contre l'obscurantisme, contre tous les fondamentalismes", a-t-il conclu.

 

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