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Attentats à Paris : douze personnes en garde à vue

Les auteurs des attentas terroristes à Paris.[AFP]

Douze personnes ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne et placées en garde à vue dans l'enquête sur les attentats de la semaine dernière à Paris, a-t-on appris de source judiciaire.

 

Ces huit hommes et quatre femmes doivent être interrogés sur le "possible soutien logistique" qu'ils sont susceptibles d'avoir apporté - notamment des armes et des véhicules - à Amédy Coulibaly, l'auteur de la prise d'otages sanglante du 9 janvier au supermarché casher, selon cette source.

Il s'agit de personnes "connues des services de police pour des faits de droit commun", a précisé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Cette opération de police s'est déroulée dans la nuit dans les communes où vivent les différents suspects: Montrouge et Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), Grigny et Fleury-Mérogis (Essonne) ou encore Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), selon des sources concordantes.

A Epinay, l'interpellation a eu lieu dans un petit immeuble rouge et gris de trois étages, en bordure de la nationale, a constaté une journaliste de l'AFP.

 

Porte défoncée

A Fleury-Mérogis, c'est un bâtiment de quatre étages, dans un quartier calme et résidentiel, qui a été visé. Des voisins racontent avoir été réveillés vers 04H00 par un bruit de porte défoncée. Quand il a ouvert les volets, l'un d'eux s'est aperçu que l'immeuble était cerné par les policiers. "Rentrez chez vous!", lui a-t-on ordonné.

Parmi les gardés à vue figure un ami d'Amédy Coulibaly, connu pour des agressions à main armée et interpellé à Grigny, selon une source policière.

Selon une autre source policière, les enquêteurs ont effectué ces derniers jours de nombreuses filatures de personnes repérées à partir d'éléments ADN et d'écoutes téléphoniques dans l'entourage présumé des frères Kouachi - les tueurs de Charlie Hebdo - et surtout d'Amédy Coulibaly.

Des empreintes papillaires ont été retrouvées dans la Mégane Scenic qui aurait été utilisée par Coulibaly pour se rendre au supermarché casher, selon une source proche du dossier.

Des prélèvements ADN avaient également été opérés dans la "planque" présumée du tueur, un appartement de Gentilly (Val-de-Marne) où les enquêteurs ont retrouvé le week-end dernier un important arsenal, de même que des papiers d'identité au nom de Coulibaly.

Les enquêteurs sont notamment sur la trace de la voiture d'Hayat Boumeddiene, compagne d'Amédy Coulibaly, visée par un mandat de recherche et repérée en Turquie le 2 janvier avant de passer en Syrie le 8.

Ils avaient déjà effectué une série de perquisitions en région parisienne, notamment à Bondy (Seine-Saint-Denis), pour tenter de la retrouver.

Dans ces investigations complexes, conduites par la section antiterroriste de Paris, les enquêteurs travaillent également sur l'agression le 7 janvier à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) - commune de résidence d'Amédy Coulibaly - d'un joggeur de 32 ans, grièvement blessé par balles. Des expertises ont permis de déterminer un lien entre les "étuis percutés" découverts sur place et l'un des pistolets Tokarev retrouvé dans le supermarché casher.

Les trois tueurs sont connus pour appartenir à la mouvance islamiste. Chérif Kouachi a été condamné dans un dossier de filière d'envoi de combattants jihadistes en Irak au milieu des années 2000. Coulibaly était, lui, sorti de prison en mai après avoir purgé une peine pour sa participation à un projet d'évasion d'un des auteurs des attentats de 1995, Smaïn Aït Ali Belkacem.

Ils ont tué 17 personnes en trois jours la semaine dernière: 12 lors de l'attaque du siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo le 7 janvier, puis une policière municipale à Montrouge le lendemain et quatre hommes juifs dans le supermarché casher le 9 janvier.

 

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