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Calais : une ONG dénonce des violences

Des migrants attendant un possible départ de Calais. [Denis Charlet / AFP/Archives]

L'ONG Human Rights Watch, dans un rapport publié mercredi, accuse la police de harcèlement et d' exactions, à Calais, à l'encontre de migrants, sur la foi de témoignages, un rapport critiqué par le ministre de l'Intérieur.

 

"Les demandeurs d'asile et migrants vivant dans le dénuement dans la ville portuaire de Calais sont victimes de harcèlement et d'exactions de la part de la police française", affirme Human Rights Watch dans son rapport, qui se base notamment sur des entretiens menés avec 44 migrants et demandeurs d'asile.

Au cours des mois de novembre et décembre 2014, l'organisme a recueilli leurs témoignages, dont ceux de trois enfants. "Dix-neuf personnes, dont deux des enfants, ont déclaré que la police les avait maltraitées au moins une fois, notamment par le biais de passages à tabac. Huit ont eu des membres fracturés ou d'autres blessures visibles, qui, selon leurs dires, ont été causées par la police à Calais et dans les environs. Vingt-et-un, dont deux enfants, ont confié que la police les avait aspergées de gaz lacrymogène", énumère Human Rights Watch.

Parmi les témoignages recueillis, celui d'une femme, Rosa, 25 ans, qui raconte avoir été passée à tabac après que les policiers l'eurent trouvée dans un camion.

 

Cazeneuve appelle à une enquête approfondie et impartiale

Human Rights Watch exige que le gouvernement français enquête "immédiatement" sur les témoignages de violences policières, et fournissent des "directives claires aux policiers spécifiant l'interdiction de l'utilisation injustifiée et disproportionnée de la force, notamment des gaz lacrymogènes".

La réponse du ministère de l'Intérieur a été immédiate, Bernard Cazeneuve regrettant "que l'association Human Rights Watch n'ait pas pris la peine de vérifier les allégations de violences policières dont elle fait état".

"La gravité des accusations publiques contre les forces de l'ordre formulées dans ce document aurait dû conduire l'association à entendre les responsables de la police sur des faits précis ou à saisir les services compétents", estime le ministre. "Le Ministre de l'Intérieur invite en conséquence l'association Human Rights Watch à saisir ces autorités des éléments tangibles qu'elle aurait pu recueillir afin que des enquêtes approfondies et impartiales puissent être menées sur ces faits", ajoute-t-il.

 

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