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Opération escargot des auto-écoles à Paris

Les auto-écoles ont lancé une opération escargot à Paris.[©LoicVenance/AFP/Archives]

Les auto-écoles ont lancé vendredi matin une opération escargot à Paris, se rassemblant dans plusieurs secteurs et prévoyant de rejoindre le Champ-de-Mars à midi, pour contester la réforme du permis de conduire qui, selon elles, menace leur survie.

 

Contrat de formation et d'évaluation à distance, possibilité pour les loueurs de voiture équipée de double commande de former les conducteurs, recours à d'autres intervenants que les inspecteurs pour les examens pratiques au permis: les professionnels dénoncent des amendements à la loi Macron, qui vont à "l'encontre de la profession et donc de la sécurité routière".

Des véhicules d'auto-écoles se sont rassemblés dès 07H30 aux portes de la Chapelle, de Clignancourt, d'Auteuil, de Bagnolet et d'Orléans, près du périphérique, et commençaient à 9H00 à se diriger vers le Champ-de-Mars, près de la Tour Eiffel.

 

Des mesures du gouvernement "à l’encontre de la sécurité routière" 

A 10H00, la circulation était habituelle sur l'ensemble du réseau francilien, avec 81 kilomètres de bouchons, précisait le site internet de Bison Futé.

Lundi, les professionnels prévoient de manifester dans plusieurs villes de province comme Bordeaux, Lorient, Marseille, Nancy, Limoges, Clermont-Ferrand et Alès.

Les mesures proposées par le gouvernement vont "à l'encontre de la sécurité routière", s'est inquiété le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) dans un communiqué, dénonçant des "enjeux de pouvoir" entre les ministères de l'Intérieur et de l'Economie.

   

"Au mépris des intérêts des élèves"

La réforme du permis de conduire instaurée dans la loi Macron et votée à l'Assemblée nationale la semaine dernière prévoit entre autres 45 jours d'attente maximum entre deux passages à l'examen de conduite, le recours à des agents d'entreprises publiques comme La Poste pour assurer certaines missions des inspecteurs (le code).

Emmanuel Macron "entend libéraliser le secteur, au mépris des intérêts des élèves", estime le CNPA, qui rappelle que l'objectif fixé par le gouvernement est de faire passer le nombre de morts sur les routes sous la barre des 2.000 d'ici 2020.

 

Les auto-écoles n’ont pas été consultées

"Ca fait six mois qu'on travaille avec les services du ministère de l'Intérieur pour réformer le permis de conduire", souligne Frédéric Martinez, directeur du réseau d'auto-écoles ECF, agacé que "les amendements au projet de loi Macron viennent tout court-circuiter" alors que les organisations s'apprêtaient à remettre les conclusions de leurs travaux "dans les semaines à venir".

Par exemple, "supprimer l'obligation des 20 heures de cours minimum" pour passer le premier examen pratique est "un mauvais message", "un message politique et démagogique" quand on sait qu'"en moyenne, les candidats font 35 heures de cours avant de se présenter à l'examen", estime M. Martinez.

La semaine dernière, le gouvernement a dévoilé une hausse du nombre de tués sur les routes en 2014 (+3,7% avec 3.388 morts), une première depuis douze ans, et annoncé dans la foulée un "plan de lutte". Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a ainsi présenté un certain nombre de mesures dont la baisse de l'alcoolémie légale pour les primo-conducteurs, la modernisation des radars ou le renforcement des contrôles. 

 

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