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Vaccin anti-gastro : décès de deux bébés

Deux bébés sont décédés après avoir été vaccinés contre la gastro-entérite. (Photo d'illustration)[AFP / ARCHIVES]

Selon un rapport du Comité technique de pharmacovigilance (CPTV), les vaccins destinés à prévenir les gastro-entérites chez les bébés entraînent un nombre "préoccupant" d'effets indésirables graves. Deux nourrissons sont décédés après avoir été vaccinés.

 

Le Comité technique de pharmacovigilance (CPTV), qui a analysé les données de suivi national et international concernant ces vaccins oraux, "s'interroge sur le bien-fondé de recommander la généralisation de cette vaccination en France", dans un rapport daté de février 2015 et transmis à la Direction générale de la Santé (DGS) et à la Haute autorité de santé (HAS).

Cette vaccination pour la prévention des gastro-entérites causées par des rotavirus chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois avait été recommandée en novembre 2013 par le Haut Conseil de Santé publique (HCSP). Ce dernier a "prévu de réexaminer dans les prochains jours ses recommandations" à ce sujet, indique mardi 31 mars l'ANSM (Agence nationale de santé du médicament).

Ces deux vaccins oraux prescrits à partir de l'âge de six semaines, Rotarix (laboratoires GlaxoSmithKline/GSK) et RotaTeq (Sanofi Pasteur MSD), sont autorisés en Europe depuis février et juin 2006 respectivement, et commercialisés en France depuis mai 2006 et janvier 2007. 

 

201 cas d'effets indésirables graves

"Depuis le début de la commercialisation en France de ces deux vaccins et jusqu'au 31 octobre 2014, plus de 1 million de doses ont été distribuées. 508 notifications d'effets indésirables médicalement confirmées, dont 201 graves", ont été recueillies et analysées, souligne l'agence du médicament. Parmi les observations graves, 47 cas d'invaginations intestinales aiguës, survenues dans le mois suivant la vaccination, ont été rapportés, dont deux fatals.

L'invagination intestinale aiguë est un effet indésirable qui, bien que considéré comme très rare (moins de 1 cas sur 10.000 vaccinés), nécessite, en raison de sa gravité, une prise en charge immédiate dès les premiers signes:  douleurs abdominales, pleurs répétés et inhabituels de l'enfant, vomissement, présence de sang dans les selles, ballonnements abdominaux et/ou fièvre élevée, détaille l'agence sanitaire.

"Conseillée, déconseillée, reconseillée, cette potion (ces vaccins contre la gastro, ndlr) va finalement être mise au rencart", écrit le Canard enchaîné, qui révèle dans son édition de mercredi 1er avril le décès des deux bébés qui "empoisonne les autorités sanitaires".

 

"Voir au cas par cas si le vaccin est utile", souligne Marisol Touraine

Interrogée ce mercredi par Radio Classique / LCI, la ministre de la Santé Marisol Touraine a souligné qu'il appartenait aux médecins de décider au "cas par cas" si la vaccination est "utile".

"Ce vaccin n'est pas considéré comme un vaccin inscrit au calendrier obligatoire ou même recommandé, et donc c'est aux médecins, à qui l'Agence du médicament a envoyé de nouvelles recommandations, de voir au cas par cas si le vaccin est utile", a souligné la ministre.

Marisol Touraine a également rappelé que le vaccin, injecté à "plus d'un million d'enfants" depuis sa mise sur le marché, "fait l'objet d'attention très spéciales, comme tous les vaccins, de la part des agences sanitaires". "Des enquêtes sont en cours" et "des études approfondies vont être menées", a-t-elle assuré.

 

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