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Centrafrique : des juges français vont enquêter

Un soldat de l'opération Sangaris. [MARCO LONGARI / AFP]

Le procureur de la République a annoncé jeudi 7 mai que l'enquête française sur les accusations de viols d'enfants par des soldats français en Centrafrique allait être confiée à des juges d'instruction. 

 

Quatorze militaires français ont été mis en cause, dont trois identifiés, par les témoignages de six enfants de 9 à 13 ans recueillis dans une note de l'ONU en 2014. 

L'information judiciaire est ouverte "contre personne non dénommée des chefs de viols sur mineurs de quinze ans par personnes abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions et complicité de ce crime", précise le procureur François Molins dans le communiqué.

Après avoir été saisi par le ministère de la Défense, le parquet avait ouvert une première enquête préliminaire fin juillet 2014. Aucun enfant ni militaire mis en cause n'a été entendu dans le cadre de cette enquête.

Dans son communiqué, le parquet explique qu'il a d'abord voulu entendre la fonctionnaire de l'ONU rédactrice du rapport, mais que la demande de levée d'immunité nécessaire à cette audition a été refusée par les Nations unies. L'employée a finalement répondu par écrit et cette réponse est arrivée le 29 avril, selon le parquet.

 

Six enfants de 9 à 13 ans

Le rapport de l'ONU fait état des témoignages de six enfants, âgés de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis par des militaires français de l'opération Sangaris, dans le camp de l'aéroport M'Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014.

L'affaire a été révélée par le quotidien britannique The Guardian la semaine dernière. L'ONU et le ministère de la Défense se sont défendus d'avoir voulu étouffer le dossier.

 

"Enquête complexe"

"Si quelqu'un a sali le drapeau, parce que c'est de cela qu'il s'agit, il faut qu'il le dise dès à présent, car cela revient à trahir ses camarades, l'image de la France et la mission des armées", a déclaré dimanche dans le JDD le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Le ministre a évoqué une "enquête complexe", en soulignant que "depuis les faits allégués, la plupart des soldats ont quitté ce théâtre d'opérations".

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