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Attentat évité de Villejuif : deux mises en examen

Le domicile de Sid Ahmed Glham, perquisitionné le 19 avril. [[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]]

De quelles complicités a pu bénéficier Sid Ahmed Ghlam dans son projet présumé d'attaque d'au moins une église à Villejuif en avril? Deux hommes, soupçonnés d'une aide logistique, ont été mis en examen jeudi par des juges antiterroristes.

 

Les deux hommes suspectés d'avoir aidé Ahmed Ghlam, sont âgés de 35 et 38 ans et avaient été arrêtés dimanche. Le premier à Limay, le second à Mantes-la-Jolie, deux villes voisines des Yvelines où ils résident. Fin avril, un homme de 33 ans, Abdelkader J., soupçonné lui aussi d'avoir apporté une aide à l'étudiant algérien, avait été mis en examen et écroué.

Comme Abdelkader J., les deux hommes ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué le parquet, qui demande leur placement en détention provisoire. Les deux suspects nient avoir eu connaissance des projets de Sid Ahmed Ghlam, selon une source proche du dossier.

Ghlam aurait été guidé depuis l'Irak ou la Syrie

Les enquêteurs ont la conviction que cet étudiant algérien de 24 ans n'a pu agir seul et qu'il a été "téléguidé" depuis la zone irako-syrienne. Pour passer à l'acte, il a bénéficié "d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement", avait affirmé le procureur de Paris, François Molins.

Lors de son arrestation, le 19 avril, les policiers avaient retrouvé un véritable arsenal dans sa voiture et dans sa chambre d'étudiant à Paris: quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, des gilets pare-balles et des gilets multipoches, des munitions et des documents manuscrits avec des cibles potentielles.

Ghlam conteste tous les faits

Sur sa route ce matin-là, l'étudiant est soupçonné d'avoir tué par balles une jeune femme, Aurélie Châtelain, dans sa voiture à Villejuif. C'est dans cette ville du Val-de-Marne que Sid Ahmed Ghlam aurait eu pour projet d'attaquer au moins une église, à la demande de commanditaires à l'étranger.

Lui-même blessé, Sid Ahmed Ghlam avait appelé le Samu, se disant victime d'un vol à main armée. Lors de sa mise en examen, il a contesté tous les faits qui lui étaient reprochés, selon ses avocats.

Pas des grands délinquants

L'ADN d'Abdelkader J. avait été retrouvé dans une voiture volée et garée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où avait été entreposé une partie de l'arsenal découvert en possession de Sid Ahmed Ghlam, ainsi que sur l'un de ses gilets pare-balles.

Lors de sa garde à vue, Abdelkader J., qui nie toute implication dans un projet d'attaque, avait déclaré qu'il avait remis le véhicule, une Renault Mégane, ainsi que des gilets pare-balles, à un autre homme à sa demande, selon une source proche du dossier.

Le plus jeune condamné pour recel en 2013

Le plus jeune des deux mis en examen jeudi est soupçonné d'être cet homme, tandis que l'autre est soupçonné d'avoir été présent lors de la remise du véhicule, a indiqué à l'AFP cette même source. Les deux suspects ont également été mis en examen pour recel de vol en bande organisée, en l'occurrence la Mégane, et usage de fausses plaques d'immatriculation sur cette voiture, en relation avec une entreprise terroriste, a précisé le parquet.

Ces deux hommes n'ont pas un profil de grands délinquants, explique la source proche du dossier. Le plus jeune a été condamné en 2013 à du sursis pour recel. Le plus âgé ne porte pas de mention à son casier judiciaire.

Une mise en examen, 4 mois après l'arrestation de Ghlam

L'arrestation de Sid Ahmed Ghlam avait eu lieu moins de quatre mois après les attentats de Paris, qui avaient fait 17 morts en janvier et à l'issue desquelles les tueurs, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, avaient eux aussi trouvé la mort.

La France est confrontée à l'afflux de jihadistes vers les zones tenues par l'organisation Etat Islamique (EI) en Irak ou en Syrie, mais aussi au risque de passage à l'acte sur le territoire national, avec des consignes données depuis l'étranger. Dimanche, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué que 1.750 personnes étaient recensées "pour leur implication à un titre ou à un autre dans des filières jihadistes".

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