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Attentat en Isère : nouveau conseil restreint à l'Elysée

Attentat islamiste dans une usine d'Isère : nouveau conseil restreint à l'Elysée samedi matin [PHILIPPE DESMAZES / AFP]

Un nouveau conseil restreint présidé par François Hollande se tiendra samedi à 11H00 à l’Élysée, au lendemain de l'attentat islamiste à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) dans lequel un cadre d'entreprise a été décapité.

 

Le Premier ministre Manuel Valls, qui a écourté sa visite en Amérique du Sud, sera présent lors de ce deuxième conseil, qui réunira également les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères), Christiane Taubira (Justice), Jean-Yves Le Drian (Défense) et Bernard Cazeneuve (Intérieur), a précisé la présidence de la République dans un communiqué.

La société française, dont la résistance est "mise à l'épreuve" par le nouvel attentat "ignoble" et "préoccupant" commis en Isère, doit "être forte sur ses valeurs", a appelé samedi Manuel Valls, assurant que son gouvernement réagirait "avec sang-froid".

 

Une volonté de "marquer les esprits"

"Cet acte macabre de décapitation, avec une mise en scène, avec des drapeaux, est nouveau en France", avec une volonté de "marquer les esprits", a souligné le Premier ministre, qui s'est posé tôt samedi matin à Orly après avoir écourté un voyage officiel en Amérique du Sud du fait de l'attaque.

Le Premier ministre tunisien Habib Essid a fait état de plusieurs victimes françaises après ce carnage. Le Quai d'Orsay, interrogé par l'AFP, n'a pas confirmé cette information. 

 

François Hollande appelle à "l'unité"

A Paris, un précédent conseil restreint, présidé par François Hollande qui avait dû écourter sa présence à un sommet européen à Bruxelles, avait eu lieu vendredi au cours duquel le chef de l'Etat avait appelé à "l'unité" et annoncé que le plan Vigipirate était porté "en alerte maximum" pendant trois jours en Rhône-Alpes.

 

L'auteur présumé, fiché pour "radicalisation"

Un cadre d'entreprise de 54 ans, avait été "abjectement décapité" et des drapeaux islamistes avaient été retrouvés dans un site de gaz industriels en Isère, moins de six mois après ceux de Paris.

L'auteur présumé, Yassin Salhi, 35 ans, déjà fiché en 2006 par les services de renseignements pour "radicalisation", selon l'Intérieur, a été arrêté.

La victime était directeur commercial au sein de l'entreprise de transport Colicom/ATC où travaillait aussi l'auteur présumé de l'attentat Yassin Salhi. Ses locaux ont été perquisitionnés à Chassieu (Rhône) vendredi en fin de journée.

Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Fraîchement arrivé en région lyonnaise en provenance de l'Est de la France, Yassin Salhi avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise, a précisé le procureur de la République de Paris, François Molins. Son casier judiciaire était vierge.

Trois autres personnes ont été interpellées: la femme et la soeur du suspect qui résidait en famille à Saint-Priest dans la banlieue lyonnaise; et le propriétaire d'un véhicule repéré à proximité du site, finalement relâché.

 

Des drapeaux islamistes

Selon les premiers éléments, le suspect s'est présenté seul peu avant 09H30 devant l'usine dans un véhicule utilitaire. Il a pu pénétrer sur le site car "il avait l'habitude de rentrer dans l'usine pour des livraisons" et était ainsi connu du personnel, qui lui a ouvert la porte, a précisé François Molins.

Il aurait ensuite foncé sur des bonbonnes de gaz stockées sur le site, provoquant une explosion dont il réchappait. Il tentait alors de déclencher une autre explosion --qui aurait pu être bien plus dévastatrice (43 personnes se trouvaient sur le site)-- quand deux pompiers intervenaient, accueillis au cri de "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand). L'un d'eux l'a maîtrisé.

Les gendarmes découvraient ensuite dans l'usine le corps "abjectement décapité", selon les mots du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, de la victime, puis sa tête accrochée au grillage d'enceinte, entourée de deux drapeaux islamistes.

"Horreur", "barbarie", sont les termes qui reviennent régulièrement sous la plume des éditorialistes français samedi après les attentats islamistes en France, en Tunisie et au Koweit de la veille.

"Jihad Nauseam" (ndlr : le jihad jusqu'à la nausée, "ad nauseam") titre Libération à la Une. "L'horreur islamiste", écrit pour sa part Le Figaro, tandis que Le Monde rappelle que "la France (est) frappée par un nouvel attentat". "L'horreur sur tous les fronts", affirme de son côté Aujourd'hui en France/Le Parisien.

 

Attentats en Tunisie et au Koweit

Ce nouvel attentat "de nature terroriste", selon le président François Hollande, intervient moins de six mois après ceux de janvier à Paris, qui avaient fait 17 morts.

L'attentat en France est survenu au coeur d'une journée également sanglante en Tunisie, où 38 personnes ont été tuées dans une fusillade à Sousse.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué cet attentat contre un hôtel tunisien. Les victimes, en majorité des Britanniques mais aussi des Français, une attaque menée par un homme qui avait caché son arme dans un parasol.

Selon les autorités, l'auteur présumé de l'attentat se nomme Seifeddine Rezgui, un jeune Tunisien né en 1992 et originaire de Gaafour (nord-ouest) mais étudiant à Kairouan (centre).

Des centaines de touristes étrangers étaient amenés en bus à l'aéroport d'Enfidha, situé à mi-chemin entre Tunis et Sousse, pour être évacués de Tunisie dans la nuit de vendredi à samedi, a constaté un journaliste de l'AFP.

13 vols étaient affichés au départ de cet aéroport durant la nuit, notamment à destination de Londres, Manchester, Amsterdam, Bruxelles et Saint-Petersbourg.

Au Koweït, où un attentat suicide égalenement revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) a fait 27 morts, et en Somalie, où des dizaines de soldats ont été tués par les islamistes shebab, selon un bilan provisoire.

Les autorités redoutaient de nouveaux actes de terrorisme depuis janvier et l'arrestation, en avril, d'un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'un projet d'attaque contre une église catholique près de Paris, au nom de l'islam radical.

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