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François Rebsamen : "Un seul objectif, l'emploi"

Le ministre du Travail François Rebsamen. [©MALEAN_RSVP_POUR_DIRECT_MATIN]

Alors que son texte sur le dialogue social revient à l'Assemblée, François Rebsamen veut améliorer les liens au sein de l'entreprise.

 

C’est, avec la loi Macron, l’un des principaux chantiers du quinquennat. Le projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi, soutenu par François Rebsamen, revient mardi à l’Assemblée après avoir été modifié par le Sénat. Renouvellement du CDD, compte personnel d’activité, commissions régionales paritaires… Le ministre du Travail compte bien réintroduire les propositions du gouvernement qui vont, selon lui, dans le sens du progrès social.

 

Quelle est la finalité du projet de loi sur le dialogue social ?

Je lui ai donné deux exigences complémentaires. La première est démocratique : assurer la représentation de tous les salariés quelle que soit la taille de l’entreprise. La seconde est une exigence d’efficacité économique. Ce n’est pas une révolution, mais une évolution favorable pour les salariés et les entreprises. C’est donc une loi de progrès social.

 

Quels étaient les freins jusqu’ici ?

La loi résulte de l’échec des négociations entre partenaires sociaux sur la modernisation du dialogue social. Un dialogue qui est bien souvent trop formel, parfois fastidieux. Le moderniser signifie le rendre plus stratégique, plus attrayant, plus efficace, dans l’intérêt de l’entreprise comme des salariés, et aussi pour susciter des vocations syndicales chez les jeunes. Quand le dialogue social va bien, c’est l’ensemble de l’entreprise, employeur et emplo­yés, qui va mieux.

 

Syndicats et patronat critiquent le texte. Est-ce difficile de satisfaire les deux partis ?

Assez, oui. C’est une loi de progrès social mais aussi une loi d’équilibre. Elle est critiquée par certains à gauche sur le thème «je brade les acquis des ­travailleurs» et par d’autres à droite sur le thème «je ne satisfais que les demandes des travailleurs». Je me dis que j’ai trouvé le bon chemin.

 

Pourquoi ce texte est-il  principalement tourné  vers les TPE/PME ?

Parce que les petites entreprises sont celles où il y a un fort potentiel de création d’emplois et, en même temps, des freins psychologiques à l’embauche qu’il nous faut lever. Nous ­allons, par exemple, permettre aux employeurs de renouveler deux fois un CDD, sans pour autant toucher à la durée de ce contrat (18 mois maximum, ndlr).

 

Certains dénoncent pourtant un encouragement à la précarité…

Allonger la durée du CDD (comme l’a voté le Sénat, ndlr) est un encouragement à la précarité. Permettre le renouvellement dans la même durée est à la fois une chance pour le jeune salarié et une souplesse pour l’entreprise.

 

Que répondez-vous à ceux qui y voient des mesures libérales ?

Nos mesures allient l’efficacité éco­nomique et la préservation des droits des salariés. Elles n’ont qu’un seul ­objectif : la création d’emplois, et donc la diminution du nombre de ­chômeurs.

 

Vous avez répété que le chômage allait baisser à la fin de l’année…

Si, comme les économistes le prédisent, la croissance est de 1,5 % à la fin de l’année, alors oui, nous allons assister à une stabilisation du nombre de ­demandeurs d’emploi et à une baisse du chômage à la fin 2015.

 

La non-inversion de la courbe du chômage signe-t-elle un échec ?

J’ai parlé en octobre d’un échec collectif, car la hausse du chômage ne date pas de mai 2012. Mais aujourd’hui notre pays est confronté à une poussée démographique, avec plus de 800 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, et 600 000 personnes qui partent à la retraite. Il faut donc créer 200 000 emplois chaque année. Or, pour l’instant, l’économie n’y parvient pas. Mais l’année 2015 sera meilleure que 2014, car la conjoncture s’améliore.

 

Comment vit-on le fait d’avoir en charge la priorité n° 1 du président de la République ?

Ce qui est dur à vivre, c’est d’avoir à annoncer une augmentation des ­personnes qui recherchent un emploi. ­Derrière ces chiffres il y a des hommes, des femmes, et des souffrances. Un chômeur de moins est une victoire, un chômeur de plus est une défaite. 

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