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Evacuation dans le calme d'un campement de 200 migrants dans le nord de Paris

Plus de 100.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe depuis le début de l'année via la Méditerranée.[GUILLEMETTE VILLEMIN / AFP]

Une opération visant à évacuer un campement d'environ 200 migrants, essentiellement Erythréens et Soudanais, a commencé dans le calme mercredi matin rue Pajol (XVIIIe arrondissement) à Paris, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

Des équipes regroupant des représentants des services sociaux de la Ville de Paris, de l'Ofpra, de France Terre d'Asile ou encore d'Emmaüs allaient à leur rencontre pour leur proposer d'intégrer l'un des dix centres d'hébergement parisiens ou l'un des neuf de la petite ceinture prévus pour les accueillir, a indiqué un représentant de la mairie de Paris.

L'opération a débuté peu après 07h30 quand ces équipes ont réveillé les occupants du campement, dont une cinquantaine de personnes dormant dehors sur des matelas en mousse.  Aucune force de l'ordre n'était visible alentour, où stationnaient une dizaine de cars prévus pour emmener ces migrants.

 

Un discours applaudi

"Je veux m'excuser de vous réveiller si tôt, nous sommes aujourd'hui ici avec la mairie de Paris et des associations qui vous aident car nous pensons que votre dignité fait que vous ne devriez pas dormir ici", leur a expliqué le directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), Pascal Brice.

"Nous savons que vous avez enduré des moments très difficiles avant d'arriver ici", a-t-il ajouté, déclenchant les applaudissements d'une partie des migrants.

 

Des hommes et des femmes qui n'ont rien 

Pour Mohamed Sellah, un Erythréen de 25 ans, "c'est une bonne nouvelle. Aujourd'hui je vais avoir un hébergement. Personne n'aime dormir dans la rue.""Je n'ai rien ici, ça fait 19 jours que je dors dans la rue. Je suis venu en France pour être en sécurité, c'est ça que je recherche, après je verrai ce que je peux faire", dit-il alors qu'il déambule avec deux oreillers dans les bras.

Les solutions d'hébergement proposées sont garanties pour "un mois minimum" le temps que les migrants décident de déposer ou non une demande d'asile en France, selon un représentant de la mairie de Paris.

 

"Une opération de mise à l'abri"

"S'ils n'acceptent pas la solution de logement, on verra après", a-t-il expliqué, précisant que l'opération visait à "appliquer une décision de justice, le but c'est d'évacuer l'espace". 

Pour le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, "c'est une opération de mise à l'abri dans la lignée de celles qui se sont faites depuis début juin et qui nous ont permis de mettre à l'abri 1.000 migrants et de les insérer dans un parcours de demande d'asile".

 

Des évacuations fréquentes depuis le mois de juin

Les évacuations de campements de migrants dans Paris se sont multipliées depuis début juin, à La Chapelle (477 personnes le 2 juin), de la caserne de Château-Landon (114 le 11 juin), du Jardin d'Eole (226 le 19 juin) et déjà de l'esplanade de la Halle Pajol (203 le 9 juillet), selon les chiffres préfectoraux.

Au total, 1.020 migrants ont reçu des propositions d'hébergement d'urgence dans 21 centres de Paris et de la région. Quelque 623 de ces migrants sont toujours hébergés dans le cadre du dispositif d'urgence, selon M. Brandet. Près de 350 autres sont accueillis en centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) ou "sortis du dispositif" volontairement, selon le préfet selon le préfet de Paris et d'Ile-de-France.

Plus de 100.000 migrants et réfugiés, originaires essentiellement d'Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, sont arrivés en Europe depuis le début de l'année via la Méditerranée.

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