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L'ex-otage Isabelle Prime est rentrée en France

La Française Isabelle Prime a été accueillie en France par le président François Hollande, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et ses proches.

L'ex-otage française Isabelle Prime est arrivée en France peu après 19h00 ce vendredi 7 août. Retenue au Yémen depuis février 2015, elle avait été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi. 

 

La jeune femme de 30 ans a été accueillie sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, par ses proches, par François Hollande et Laurent Fabius

Vêtue d'un pantalon de sport gris, gilet blanc sur t-shirt bleu, portant casquette et lunettes de soleil, sourire aux lèvres, Isabelle Prime s'est d'abord entretenue quelques instants avec le président de la République, avant de rejoindre sa famille.

 

Hollande "très heureux"

François Hollande s'est dit "très heureux d'accueillir" Isabelle Prime "chez elle, en France". "Elle a fait preuve d'un grand courage. Elle était au Yémen pour une action qui honorait la France. Elle était au service d'un pays, le sien d'abord, mais un pays, le Yémen, pauvre, et elle voulait être utile", a salué le président de la République devant la presse.

En présence du père et de la mère d'Isabelle Prime, il a aussi dit "combien la famille d'Isabelle a été admirable. Admirable de patience, admirable de compréhension, de ne pas exprimer ce qu'elle ressentait et de tout faire pour qu'elle puisse obtenir la libération : faire confiance aux services français, au ministère des Affaires étrangères, au centre de crise".

François Hollande a, en outre, rendu hommage et félicité les services français, "qui travaillent dans l'ombre", et fait part de la reconnaissance de la France au sultanat d'Oman, qui a aidé à cette libération.

 

Etat de très grande fatigue

S'exprimant devant de nombreux journalistes, Isabelle Prime a déclaré se trouver dans un "état de fatigue très grande", tout en se félicitant que la France soit "toujours là quand il y a d'énormes problèmes comme celui-ci".

Au Yémen, "on travaillait sur un programme de protection sociale", a-t-elle expliqué pour justifier sa présence dans le pays, en dépit du danger. On a suivi "les conseils de l'ambassade française (...), on était sur le point de partir, ça s'est joué à deux semaines malheureusement", a-t-elle expliqué.

 

Libérée dans la nuit

La Française, retenue en otage depuis le 24 février 2015 a été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi.  "La France a déployé tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement heureux", affirmait l'Elysée dans un communiqué diffusé dans la nuit.

"Notre compatriote Isabelle Prime a été libérée cette nuit". "Elle rejoindra notre pays dans les heures qui viennent" pic.twitter.com/iFCg7jeVfy

 

 

Aide du Sultanat d'Oman

Dans un autre communiqué, le ministère des Affaires étrangères affirmait que "la libération d'Isabelle Prime montre une fois de plus que la France n'abandonne jamais les siens". Laurent Fabius avait également adressé ses "remerciements très vifs au sultanat d'Oman", qui a joué un rôle dans cette libération.

François Hollande a également "exprimé toute sa gratitude à tous ceux qui ont œuvré  à cette solution, et notamment au Sultan Qaboos Ibn Saïd, Sultan d’Oman". 

La dernière libération d'un otage français remonte à celle de Serge Lazarevic en décembre 2014, alors que le quinquagénaire franco-serbe était détenu depuis trois ans par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali. Il était alors présenté comme le dernier otage français. 

 

Une libération menée dans le plus grand secret

Isabelle Prime, arrivée en 2013 au Yémen, travaillait pour la société Ayala Consulting, dont le siège social se trouve en Floride, aux Etats-Unis, spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale. 

Francisco Ayala, président de la société, a précisé jeudi soir à l'AFP qu'il avait appris la libération de son employée via un coup de téléphone du ministère français des Affaires étrangères. "Toute l'affaire a été menée dans le plus grand secret", a-t-il affirmé. "Le gouvernement français ne nous a rien dit ni à moi ou ni même à son père" concernant les efforts visant à obtenir la libération de la jeune femme. "Elle devrait arriver à Paris dès demain" (vendredi), sans doute à bord d'un vol spécial et son père se rendra dans la capitale pour l'accueillir, a-t-il ajouté en anglais depuis l'Equateur via Skype. 

Isabelle Prime avait auparavant été en poste en Jordanie.  

Son interprète yéménite Chérine Makkaoui et elle-même avaient été enlevées le 24 février dernier à Sanaa par des hommes déguisés en policiers alors qu'elles se rendaient en voiture à leur travail. Chérine Makkaoui avait déclaré avoir été libérée le 10 mars à Aden, dans le sud du Yémen.

 

L'identité des ravisseurs inconnue

Une vidéo de la Française avait été mise en ligne sur YouTube début juin. Dans ce document de 21 secondes, la jeune femme, vêtue de noir et assise à même le sol, s'adressait aux présidents français François Hollande et yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi pour leur demander d'agir en vue de sa libération.

Aucune information n'a filtré depuis sur l'identité des ravisseurs.

Les prises d'otages sont très fréquentes au Yémen où des centaines de personnes en ont fait l'expérience ces 15 dernières années. Presque toutes ont été libérées saines et sauves, la plupart du temps en échange de rançons. Mais cette fois, la détention de la Française s'est déroulée avec en toile de fond un conflit meurtrier qui a plongé le Yémen dans le chaos.

Les rebelles Houthis, issus de la minorité chiite zaïdite et aidés par les unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé l'an dernier une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes secteurs du nord, du centre et de l'ouest. 

L'Arabie saoudite a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe qui mène depuis une campagne aérienne en soutien au président Hadi, exilé en Arabie saoudite, face aux rebelles, appuyés par l'Iran.

Le conflit a fait près de 4.000 morts et contraint quelque 100.000 personnes à quitter le pays, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

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