Au moins cinq personnes d'origine albanaise, soupçonnées de trafic d'êtres humains entre la France et la Grande-Bretagne, ont été arrêtées lundi près de Calais a-t-on appris de source policière. Ils faisaient l'objet d'une enquête depuis plusieurs mois.
Pour cette source policière citée par l'AFP, l'arrestation lundi d'un groupe d'albanais n'est pas surprenante. "Cela n'a rien d'exceptionnel car toutes les semaines on arrête des personnes, mais là c'est un réseau plus complexe avec des ramifications internationales" qui a été démantelé par les hommes de la Brigade mobile de recherches (BMR) de la police aux frontières, a-t-elle indiqué, confirmant une information de Nord Littoral et La Voix du Nord.
D'après Nord Littoral, il s'agirait de quatre personnes d'origine albanaise et au moins d'une femme vivant près des côtes nord de la France.
Ces passeurs permettaient à des migrants, contre rémunération, de se rendre en Angleterre en se cachant dans des camions.
Complices de chauffeurs routiers ?
"Il y avait un lien avec les chauffeurs. De là à savoir si c'était les mêmes ou non, c'est l'enquête qui l'éclaircira", a indiqué la source policière à l'AFP, expliquant que "contre une forte rémunération, des personnes peuvent se laisser tenter".
Si ces arrestations n'ont "rien d'exceptionnel", elles sont toutefois le fruit de longues investigations avec une enquête internationale menée sur la Côte d'Opale, mais également en Grande-Bretagne.
Le résultat de plusieurs mois d'enquête
"Ce genre d'affaires prend au minimum des mois de travail, avec de nombreuses filatures et des ciblages de personnes", selon cette source.
Des centaines de migrants affluent en permanence à Calais dans l'espoir de trouver un passage vers l'Angleterre, soit à bord des ferries partant du port, soit sur les trains-navettes qui empruntent le tunnel vers Folkestone. Le renforcement des mesures de contrôle et de sécurité depuis deux mois rend ces tentatives de plus en plus hasardeuses.
Concernant le tunnel, où des tentatives d'intrusion massives se sont multipliées ces derniers mois, les autorités françaises ont renforcé les effectifs de police et le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé l'envoi de chiens renifleurs supplémentaires pour sécuriser le site d'Eurotunnel.