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Accueil de migrants chrétiens : Cazeneuve condamne

LOIC VENANCE / AFP Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. [LOIC VENANCE / AFP]

Après l'élan de solidarité de nombreux maires de l’Hexagone, quelques édiles ont fait savoir qu’ils accueilleraient seulement des réfugiés chrétiens. Le ministre de l’Intérieur condamne.

 

Accueillir des réfugiés, oui, n’importe lesquels, non. C’est en substance ce qu’ont proposé quelques maires de droite, après que plusieurs communes se sont dites prêtes à prendre en charge des réfugiés parmi les 24 000 que la France s’est engagée à recevoir. Ainsi Yves Nicolin, député Les Républicains et maire de Roanne, près de Lyon, s’est porté volontaire pour accueillir dans sa commune "une dizaine de familles, mais à condition qu’il soit bien question de réfugiés chrétiens qui sont persécutés parce que chrétiens en Syrie par Daech".

"Ce que je souhaite c’est qu’on puisse avoir l’absolue certitude que ce ne sont pas des terroristes déguisés", a-t-il ajouté. "Ce n’est pas parce que nous sommes généreux que nous devons être aveugles et que nous devons le faire n’importe comment, sans prendre aucune précaution", a-t-il encore estimé. Sa démarche semble avoir donné des idées à Damien Meslot, maire Les Républicains de Belfort (Franche-Comté), qui dit réfléchir à accueillir des "familles de chrétiens syriens et de chrétiens d’Irak", parce qu’ils sont "les plus persécutés".

Cette solidarité sélective n’a pas plu à Bernard Cazeneuve. "Cette distinction, je ne la comprends pas, je la condamne et elle me paraît funeste", a réagi le ministre de l’Intérieur sur France 2. "Les chrétiens d’Orient doivent être accueillis mais il y a aussi des musulmans qui sont persécutés et il y a d’autres minorités qui le sont avec le même degré de barbarie", a-t-il ajouté.

La Conférence des évêques de France (CEF), prend également ses distances avec de telles propositions. "Evidemment nous n’effectuons aucun tri, ça n’a pas lieu d’être et c’est contraire à l’esprit des religions", a assuré Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la CEF.

 

Une réunion prévue autour de Bernard Cazeneuve

Sur le plan juridique, ces prises de positions semblent également hasardeuses. La convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés stipule que les Etats signataires en appliqueront les dispositions "sans discrimination quant à la race, la religion, ou le pays d’origine", rappelle Serge Sama, maître de conférences en droit public à Paris Ouest Nanterre.

Samedi, les maires qui se sont portés volontaires pour l’accueil des réfugiés ont rendez-vous Place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, pour une réunion avec Bernard Cazeneuve.

 

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