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L'État face au défi des facs bondées

Les bacheliers sont de plus en plus nombreux chaque année à s'inscrire à l'université Les bacheliers sont de plus en plus nombreux chaque année à s'inscrire à l'université. [AFP]

Le nombre de jeunes inscrits à l’université progresse à toute vitesse. Un véritable casse-tête pour l’Etat en ces temps de rigueur budgétaire.

 

Il va falloir se lever tôt pour trouver des places en amphi. Environ 65 000 étudiants de plus que l’an ­dernier rentrent à l’université cette ­semaine, portant leur nombre à plus de 2,5 millions, a annoncé Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur. En 2014, ils étaient déjà 30 000 de plus que l’année précédente.

Et cette progression n’est pas près de s’arrêter : selon les projections du ministère, la France devrait compter trois millions d’étudiants dans dix ans. Dans ces conditions, pas facile de trouver de la place pour tout le monde.

 

Victime de son succès

Cette explosion du nombre d’étudiants s’explique essentiellement par une préférence accrue pour les études uni­versitaires par rapport aux autres formations. En effet, le nombre de bacheliers est, lui, resté presque stable cette année. «C’est un remède antichômage, et elle est quasi gratuite. Elle est donc de plus en plus attractive», ­explique Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université.

Résultat, tous les étudiants ne peuvent être accueillis et certains établissements, comme l’université de Bordeaux, sont obligés de procéder par ­tirage au sort pour dresser la liste de leurs élèves.

Quatre filières en souffrent particulièrement : le droit, la médecine, la psychologie et les sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). A elles seules, elles comptabilisent 55 % des premiers vœux sur le portail Admissions Post Bac. Et les déçus sont nombreux : cet été, le service «SOS ­inscriptions» du syndicat Unef, qui s’adresse aux étudiants n’ayant pas obtenu l’affectation de leur choix, a été sollicité plus de 4 000 fois.

 

Pas de nouveau prélèvement

La situation est d’autant plus délicate que l’Etat doit faire face à une double contrainte. Comme l’explique Jean-Loup Salzmann : «le nombre d’étudiants augmente, mais les budgets n’augmentent pas. Il faudrait un investissement financier massif pour l’accueil des nouveaux bacheliers». Sur ce point, Thierry Mandon s’est voulu rassurant : il n’y aura pas de nouveau prélèvement sur le fond de roulement des universités cette année, après celui de 100 millions d’euros effectué l’an dernier, a-t-il assuré.

Mais l’enseignement supérieur n’échappe pas pour autant à l’effort de rigueur imposé à tous domaines d’intervention de l’Etat. Les arbitrages budgétaires sont en cours, en attendant de premières annonces à la fin du mois.

 

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