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Les buralistes remontés pour leur congrès national à Paris

Manifestation de buralistes contre le paquet de cigarettes neutre, le 22 juillet 2015 à Paris [Francois Guillot / AFP/Archives] Manifestation de buralistes contre le paquet de cigarettes neutre, le 22 juillet 2015 à Paris [Francois Guillot / AFP/Archives]

Les buralistes sont remontés et comptent le rappeler lors de leur congrès à Paris jeudi et vendredi. Dans leur ligne de mire, le paquet neutre porté par la ministre de la Santé Marisol Touraine et le prix du paquet de cigarettes qui pourrait augmenter en janvier.

 

"Nous ne comprenons pas que la France s'acharne à vouloir faire passer le paquet neutre (sans logo) et ne veuille pas, comme tous les autres pays, appliquer la directive européenne qui est de faire passer l'an prochain à 65% la taille des avertissements sanitaires et des photos choc sur chaque face du paquet, contre 30% et 40% sur une seule face aujourd'hui", rappelle Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes.

Selon lui, le paquet neutre est "un très mauvais signe pour l'avenir de la profession de buraliste. En 2014, 1.041 bureaux de tabac ont fermé pour défaillance en raison notamment de l'importance du marché parallèle qui s'élève à 26,3% et nous craignions que ces défaillances concernent 1.200 bureaux pour la fin d'année 2015", prévient M. Montredon.

Mi-septembre, le Sénat, à majorité de droite, a supprimé la création du paquet de cigarettes neutre, contre l'avis du gouvernement dans le cadre de l'examen du projet de loi santé.

Mais la ministre de la Santé Marisol Touraine a aussitôt exprimé sa volonté de présenter à nouveau cette mesure en nouvelle lecture devant l'Assemblée nationale, où la gauche est majoritaire.

Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes, montre un paquet de cigarettes neutre factice lors d'une journée de protestation, le 8 septembre 2015 à Paris [Francois Guillot / AFP/Archives]
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Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes, montre un paquet de cigarettes neutre factice lors d'une journée de protestation, le 8 septembre 2015 à Paris
 

"Que les choses soient claires: nous ne demandons pas à Marisol Touraine de ne rien faire mais seulement de lutter contre le tabac au même rythme que les autres pays européens", lance le président de la confédération.

Au sujet brûlant du paquet neutre s'ajoute celui du prix du tabac.

Après une augmentation de 40 centimes en octobre 2012, puis de 20 centimes en juillet 2013, la dernière hausse du prix des cigarettes est intervenue en janvier 2014, portant le prix du paquet le moins cher à 6,50 euros, et celui du plus cher, pour la marque la plus vendue (Marlboro), à 7 euros.

"Nous n'avons aucun retour de Bercy sur ce sujet, à la veille de notre congrès. Nous ne savons pas ce qui nous attend potentiellement en janvier sur la fiscalité du tabac", regrette M. Montredon.

 

'Solution européenne'

Mais fin septembre, le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a déclaré que l'hypothèse d'une nouvelle augmentation du prix du paquet de cigarettes fait "l'objet de discussions assez vives au sein du gouvernement". Il avait toutefois nuancé: "ce n'est pas la fiscalité seule qui fait changer les comportements".

M. Eckert est d'ailleurs attendu de pied ferme au congrès des buralistes, qui se tient à Paris jeudi et vendredi dans une ambiance qui risque d'être tendue.

"Augmenter le prix de un euro ou faire passer le paquet de cigarettes à 10 euros comme certains le souhaitent n'est pas la solution, on se trompe de combat", assure-t-il.

La députée PS Michèle Delaunay, rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016, souhaite une hausse du prix du tabac sur trois ans pour aboutir à un paquet à 10 euros.

Autre invité attendu au congrès, le député PS Frédéric Barbier qui doit remettre ces jours-ci un rapport sur l'avenir des buralistes. Selon lui, le paquet neutre doit être une "solution européenne et pas uniquement franco-française". Il propose de "procéder à une harmonisation fiscale par le haut des prix à l'échelle européenne", et se prononce pour une hausse sur trois ans des marges des buralistes, au détriment de celle des fabricants.

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