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Hollande ouvre la 4e conférence sociale sur fond de crise à Air France

Le président François Hollande, le 15 octobre 2015 à Bruxelles [Alain Jocard / AFP/Archives] Le président François Hollande, le 15 octobre 2015 à Bruxelles [Alain Jocard / AFP/Archives]

Une grand-messe d'une seule journée, avec une chaise vide, celle du premier syndicat, la CGT : c'est dans un contexte social plombé par le conflit à Air France que François Hollande ouvre lundi une nouvelle conférence sociale, rendez-vous qu'il veut emblématique de son quinquennat.

La quatrième rencontre du genre au Conseil économique, social et environnemental (Cese), clôturée par le Premier ministre Manuel Valls, abordera trois sujets plutôt consensuels : la conférence sur le climat COP21, la transformation numérique du travail et le Compte personnel d'activité (CPA).

Par souci d'apaisement, le gouvernement a évité de mettre à l'agenda la réforme la plus litigieuse, celle du code du travail. Elle sera toutefois abordée, notamment par la CFDT, lors de la rencontre à huis clos des syndicats et du patronat avec le président de la République.

Dès lors, l'annonce surprise, mercredi soir, d'un boycott de la rencontre par la CGT a fait l'effet d'une douche froide et suscité l'ire du gouvernement. Le revirement de la centrale est intervenu après l'arrestation de salariés d'Air France soupçonnés de violences.

Manuel Valls le 16 octobre 2015 à Paris [BERTRAND GUAY / AFP]
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Manuel Valls le 16 octobre 2015 à Paris
 

 

"Ceux qui refusent le dialogue social sont en train de préparer la mise en oeuvre des discours de ceux qui ne veulent plus de syndicats", a réagi Manuel Valls en allusion à une partie de la droite.

"Je pense que tous les syndicats doivent être autour de la table. La CGT aurait dû venir à la conférence", a martelé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement.

"Aller à la conférence sociale, ce n'est pas être le bisounours de service", a lancé Laurent Berger, numéro un de la CFDT, pour qui "le dialogue social est absolument indispensable". Certes, a-t-il reconnu, "ce n'est pas qu'un bonheur de venir dialoguer dans un climat aussi tendu".

En juillet 2014, la troisième conférence avait déjà été boycottée par la CGT, FO, la FSU et l'union syndicale Solidaires. Cette dernière sera de nouveau absente cette année en "raison du lynchage des salariés d'Air France" et du "passage en force" du gouvernement sur la rémunération des fonctionnaires.

Tout en acceptant l'invitation, la FSU, proche de la CGT, a alerté sur "la dégradation du dialogue social" dans le pays.

CPA "usine à gaz" ?

Les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, Unsa, CFE-CGC) et les organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) voient en revanche ce grand rendez-vous d'un bon oeil. Le leader de FO, Jean-Claude Mailly, qui ne voulait pas d'un "grand barnum" mais des thèmes précis, est aussi satisfait.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, à Bordeaux le 1er mai 2015 [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives]
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Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, à Bordeaux le 1er mai 2015
 

 

Sur quoi débouchera la conférence ? Comme lors des précédentes, c'est une feuille de route que l'exécutif devrait tracer pour les prochaines réformes sociales, à un an et demi de la fin du quinquennat.

Le gouvernement doit sonder les partenaires sociaux sur les contours du compte personnel d'activité (CPA), présenté par Hollande comme la grande réforme de son mandat, qui devrait faire l'objet d'une loi au premier semestre 2016.

Ce compte, base d'une sécurité sociale professionnelle, prévoit de rattacher tous les droits sociaux (formation, pénibilité, assurance chômage, etc.) à la personne et non plus au contrat de travail.

Favorables à cette réforme, les syndicats ont néanmoins mis en garde contre une mise en place "précipitée". "Pas question d’échanger un CPA contre plus de flexibilité", a averti Jean-Claude Mailly.

De son côté, la CGPME a prévenu du risque d'une "usine à gaz" et le président du Medef, Pierre Gattaz, a revendiqué un dispositif "neutre" en termes de coût.

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a assuré que "le CPA sera construit avec les partenaires sociaux" et "c'est à la CGT" de décider "d'y participer ou de rester à part".

Deuxième table ronde, présidée par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron : la nouvelle France industrielle et la transformation numérique du travail, sur la base du rapport du DRH d'Orange, Bruno Mettling.

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, mènera les discussions sur la transition énergétique.

 

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