La juge d'application des peines d'Albertville (Savoie) a rejeté ce mercredi la demande d'autorisation de sortie sous escorte d'un détenu issu de la communauté des gens du voyage afin de lui permettre d'assister à l'enterrement de son frère à Moirans (Isère). Les obsèques ont débuté à l'église de la ville en son absence, alors que la mère avait pourtant annoncé plus tôt l'annulation de l'inhumation.
Un convoi de trois véhicules funéraires, suivi d'une trentaine de voitures, a quitté le camp des gens du voyage où résidait la victime. La cérémonie a été précédée par un rassemblement de proches habillés de noir et porteurs de fleurs, au sein du camp.
Le refus de la demande d'autorisation de sortie sous escorte a été annoncé aux médias par Maître Ronald Gallo, l’avocat du détenu. "La demande, qui avait été faite directement par mon client, a été rejetée", a-t-il dit excluant de déposer une nouvelle demande.
Mardi soir, des dizaines de gens du voyage avaient provoqué de violents incidents dans la commune de Moirans (Isère) avec de nombreux dégâts à la clef, après le rejet d'une première demande de sortie temporaire de prison.
Fermeté de Cazeneuve
Dans la foulée, une mutinerie à la prison d’Aiton, située à une centaine de kilomètres de là, avait éclaté. Au moins un des jeunes gens réclamé par les gens du voyage de Moirans y est incarcéré. La situation était revenue au calme aux alentours de 20h.
À la sortie du Conseil des ministres mercredi matin, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré qu'il n'y aurait "aucune complaisance de l'Etat" envers les auteurs des violences. "La plus extrême fermeté sera à l'oeuvre dans les jours et les heures qui viennent à l'égard de quiconque s'engagerait à enfreindre le droit dans le département de l'Isère", a mis en garde M. Cazeneuve.