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Puisseguin : hommage national aux victimes

Marche silencieuse en hommage aux victimes de la collision de Puisseguin le 25 octobre 2015 à Petit-Palais et Cornemps [MEHDI FEDOUACH / AFP] Marche silencieuse en hommage aux victimes de la collision de Puisseguin le 25 octobre 2015 à Petit-Palais et Cornemps [MEHDI FEDOUACH / AFP]

Recueillement, souvenir et solidarité: le président François Hollande rendra personnellement un "hommage républicain" mardi aux 43 victimes de l'accident de Puisseguin.

Accompagné du Premier ministre, Manuel Valls, et de plusieurs membres du gouvernement -- Bernard Cazeneuve (Intérieur), Ségolène Royal (Écologie), Marisol Touraine (Santé), Alain Vidalies (Transports), Laurence Rossignol (Famille et Personnes âgées) -- le chef de l'Etat s'entretiendra d'abord avec les familles vers 09H30 à Puisseguin, la localité où a eu lieu le drame. Puis, gendarmes, pompiers et secouristes lui dresseront un tableau du terrible accident, des opérations de secours et des avancées de l'enquête. Ensuite direction le stade de football de Petit-Palais-et-Cornemps, village de 756 habitants et l'une des communes girondines les plus endeuillées, où un chapiteau blanc a été dressé sur la pelouse sous lequel se presseront les officiels, les familles et les habitants des villages avoisinants venus manifester leur solidarité.

Lors de la cérémonie, qui débutera à 10H30, six maires de communes endeuillées prendront la parole. Parmi eux, Patricia Raichini, maire de Petit-Palais, personnellement frappée dans la catastrophe par la perte de trois belles-sœurs. Le député PS de la circonscription girondine locale, Florent Boudié, a demandé au député écologiste Noël Mamère de "ne pas venir à l'hommage" aux victimes, après la polémique déclenchée par le maire de Bègles. Le 23 octobre, Noël Mamère avait fait un lien entre l'accident et la loi de libéralisation du transport de passagers par cars, portée par le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Cité dans Sud Ouest lundi, Noël Mamère a fait savoir qu'il ne viendrait pas.

Dimanche, une cérémonie de recueillement et une marche silencieuse, réunissant près de 5.000 personnes du village et des communes voisines, avaient déjà eu lieu dans le petit bourg viticole. Dans l'Orne, lundi, quelque 200 personnes ont rendu hommage, en l'église du village de Saint-Germain-de-Clairefeuille, au chauffeur du camion, Cyril Aleixandre, 31 ans, et à son petit garçon Théo, 3 ans, tous deux morts dans la collision.

Scénario en 3D de l'accident

La journée de lundi avait été marquée par de premières explications sur les circonstances de l'accident, fournies par le Procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, en priorité aux familles, avant d'être communiquées à la presse: "camion déporté sur la gauche" et "réservoir transpercé" par une pièce métallique. Familles et proches des victimes avaient été reçus à huis clos à l'Hôtel de Ville de Libourne par le magistrat, entouré du responsable de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), Patrick Touron, et du chef de la Section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux.

Lors de la conférence de presse qui a suivi, le Procureur a souligné "qu'au stade actuel des investigations et sur la base d'éléments objectifs tirés de la procédure, ces hypothèses ne portent, en l'état, aucune appréciation sur des charges susceptibles d'être retenues contre quiconque". Le scénario possible de l'accident, modélisé en 3D par les gendarmes, présenté d'abord aux familles, a été ensuite montré à la presse par Patrick Touron. Dans ce scénario, "le chauffeur du poids lourd (...) s'est déporté sur la voie de gauche". "Le côté gauche de la cabine du camion a percuté le côté gauche du car". Des "traces de ripage et de freinage visibles au sol à l'arrière du poids lourd" suggèrent que "le chauffeur a tenté en vain de redresser la trajectoire du camion".

L'identification des victimes, qui ont péri brûlées vives, pourrait être finalisée d'ici à "une dizaine de jours", a indiqué Christophe Auger. Les corps des 43 victimes avaient été transférés à l'Institut médico-légal de Bordeaux et les prélèvements effectués ont été envoyés à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), au laboratoire de l'IRCGN chargé de l'identification formelle des victimes. Le Procureur compte ouvrir une information judiciaire pour "homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre" d'ici à la fin de la semaine prochaine. Parallèlement, pendant près de quatre heures sur le site de l'accident, les gendarmes ont enlevé les épaves du car et du camion entrés en collision.

Un 'coordonnateur national' pour les victimes

Le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a annoncé lundi sur France Info la nomination rapide d'un "coordonnateur national" chargé de "l'accompagnement des familles" des victimes, qui devra "les réunir régulièrement pour leur dire où en est l'enquête". L'accident de Puisseguin est le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte-d'Or) en 1982, qui avait tué 53 personnes, pour la plupart des enfants.

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