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Gérard Grunberg : «Nous entrons dans une nouvelle période de notre histoire»

Le politologue Gérard Grunberg craint la spirale dans laquelle la France se trouve actuellement.  Le politologue Gérard Grunberg craint la spirale dans laquelle la France se trouve actuellement. [Capture d'écran Dailymotion.]

Après les attentats qui ont frappé Paris vendredi soir, le gouvernement est en première ligne. Le politologue Gérard Grunberg explique les enjeux qui en découlent.

S'agit-il de la pire crise qu'affronte un gouvernement français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? 

C'est la pire crise pour un chef de l'Etat depuis la fin de la guerre d'Algérie. Il faut rappeler que la situation était particulièrement difficile lors des années 1961-1962. Les attentats de Paris sont dramatiques, et marquent surtout un commencement et non une fin. Ce n'est pas un événement isolé, mais autre chose : il s'agit de la guerre. 

Comme après les attentats de janvier, les appels à l'union nationale se multiplient. Va-t-elle exister ?

Il va falloir voir quelles seront les modalités de cette union nationale. Tous les partis se rangent aujourd'hui derrière le gouvernement, les hommes politiques le font, car ils ressentent le besoin de le faire. Nous entrons dans une nouvelle période de notre histoire. On ne sait pas ce qui peut arriver maintenant. 

Quel impact cela peut-il avoir pour les élections régionales de décembre ? 

Elles auront lieu. Mais des questions vont se poser concernant les alliances au second tour. L'union nationale va peut-être jouer un rôle là-dedans. 

Quelles vont être les conséquences de ce choc pour les partis, et notamment pour le Front national ? 

Le FN pourrait voir augmenter son score dans les sondages, mais sans donner l'impression de ne pas être en dehors de cette union nationale. Se fera-t-elle sans le FN ? D'un côté, il y a le réflexe pour les partis de se mettre autour des autorités. Mais de l'autre, il pourrait prochainement y avoir des critiques, dans l'opposition, vis-à-vis de la faillite de la politique sécuritaire menée par le gouvernement.

Le soutien du monde entier peut-il aider l'exécutif français ? 

La question est de savoir ce que les systèmes politiques seront prêts à faire dans le registre de la sanction, et pas seulement de la protection. Ces événements vont aussi sans doute précipiter une union internationale très large autour de l'intervention contre Daesh au Moyen-Orient. Mais cela va devenir de plus en plus violent. La France n'a pas d'autre solution que d'anéantir l'organisation terroriste, et cette dernière va se sentir de plus en plus menacée. On ne sait pas exactement dans quelle type de spirale nous sommes embarqués. 

La sécurité et le terrorisme sont-ils, d'ores et déjà, les thèmes centraux de la présidentielle de 2017 ? 

Ces préoccupations étaient déjà présentes. Oui, elles le seront, car nous sommes entrés en guerre.

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