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Il discute pendant plus de deux heures avec les assaillants du Bataclan

Sébastien a été l'un des interlocuteurs privilégiés des assaillants pendant la prise d'otages qui a duré près de 2h30. [PATRICK KOVARIK / AFP]

Sébastien, rescapé de l’attaque du Bataclan, a livré un témoignage poignant ce mardi sur les ondes de RTL. Il explique avoir discuté pendant plus de deux heures avec les assaillants, qui retenaient en otage les derniers survivants.

Retranchés dans la salle de spectacle parisienne, les terroristes retiennent en otage les survivants, ceux qui n’ont pas pu s’enfuir. Dès lors, les hommes armés de kalachnikov s’adressent aux otages. «Ils nous ont fait leur prêche, leur speech, du pourquoi ils étaient là. Ils nous ont expliqué que c’était les bombes larguées en Syrie qui les poussaient à être là», raconte Sébastien à la radio. Et de poursuivre : «Ensuite, ils nous ont demandé si on était d’accord avec eux. Je vous laisse imaginer le silence qui a placé à ce moment-là».

Pendant qu’ils parlent, les assaillants demandent aux otages de faire le guet et de crier aux policiers de ne pas approcher.

Brûler une liasse de billets

Pendant la longue prise d’otages, Sébastien deviendra l’interlocuteur privilégié des terroristes. «Ils voulaient savoir si l’argent avait de l’importance à mes yeux. Ils voulaient que je brûle une liasse de billets. Je me suis senti un peu comme Gainsbourg sauf que j’étais obligé de le faire». 

Sébastien tente même de faire de l’humour. «A un moment, une femme a froid et demande un pull. Ce à quoi l’assaillant répond en lui lançant un pull. J’ai demandé si je pouvais mettre ma chemise parce que j’avais froid aussi. Mais, à la manière d’un professeur un peu sévère, il m’a dit que je commençais à l’énerver», raconte-t-il.

Le sauveur de la femme enceinte suspendue

Avant la prise d’otages, Sébastien avait tenté de fuir, en vain. Dans sa recherche d’une échappatoire, il viendra en aide à une femme enceinte, suspendue à une fenêtre et dont les images ont été largement diffusées. Après, «je suis retourné à ma cachette qui n’était pas la bonne : cinq minutes plus tard, j’ai senti la canon d’une kalachnikov contre ma jambe. Un des terroristes m’a dit : ‘Descends de là ! Viens et pose-toi par terre !’ C’est là qu’a débuté la prise d’otages», confesse-t-il auprès de La Provence.

Avec le recul, Sébastien assure que ce n’est pas l’image de l’arme pointée sur lui qui l’a profondément marqué. «A partir du moment où il a commencé à parler, j’ai commencé à me dire que j’étais peut-être destiné à vivre, parce que c’était tellement facile de me tuer à ce moment-là. J’étais à sa merci. Cette image-là, elle me restera gravée comme le début de l’espoir, aussi paradoxal que ça puisse paraître. Jusque-là, j’avais fui, je voulais me cacher et à partir du moment où ils m’ont trouvé, ils n’ont pas voulu me tuer. Ca a été ma chance», souligne le rescapé à RTL.  

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