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Calanques : le rejet de produits toxiques autorisé

Les calanques de Cassis et de Marseille sont des aires protégées depuis 2012. [© BORIS HORVAT / ARCHIVES / AFP]

Le préfet de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) a autorisé, pour six ans, les rejets en mer de produits polluants. Une décision qui pourrait bien détruire le parc national des Calanques.

La société Altéo pourra continuer à exploiter, à compter du 1er janvier 2016, et pour une durée de six ans, ses usines sur le site de Gardanne (Bouches-du-Rhône), près d'Aix-en-Provence. Une décision de la préfecture qui autorise, par conséquent, le rejet dans la mer «d'affluents aqueux dépassant les limites réglementaires». 

Il y a plusieurs mois déjà, la demande d'une poursuite des rejets par cette usine avait déclenché la colère de plusieurs associations de défense de l'environnement. Elles dénoncent depuis plusieurs années la toxicité des rejets, les boues rouges. Les riverains craignent également que cette nouvelle autorisation ne remette en cause le statut du Parc national des Calanques, une aire de protection créée en 2012.

Des risques pour la santé

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a exprimé mardi son profond désaccord avec cette décision, qu'elle qualifie de «mauvaise», «essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi». «A l'endroit des rejets, il y a une contamination beaucoup plus forte, notamment en mercure, une pollution dangereuse pour la santé», s'est-elle ainsi alarmée.

L'entreprise, qui fabrique de l'alumine, bénéficie d'un droit d'expédier en mer des résidus à sept kilomètres au large de Marseille et Cassis. Plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été déversées sur les fonds marins, en 50 ans d'activité.

Altéo se défend, affirmant avoir amélioré son procédé de production. La société dit ne plus avoir besoin de déverser des rejets solides, comme les boues rouges, mais uniquement des effluents liquides. Une technique qui n'empêche pas la pollution des eaux, estime Alain Matési, président de l'association «CoLLecT-IF environnement». «Il s'agit de rejets d'effluents liquides, chimiques, toxiques et radioactifs, c'est toujours le dossier des boues rouges, même si les rejets n'en n'ont plus la couleur», explique-t-il.

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