La police a réalisé un vaste coup de filet mardi matin à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), considérée comme une plaque tournante du trafic de cannabis. Douze personnes ont été interpellées.
La brigade des stupéfiants de la police judiciaire de Paris, qui a initié son enquête en juin dernier après une saisie de drogue, a également découvert 17 kilos de cannabis, cinq armes à feu et 17 000 euros en espèces lors des perquisitions. D'autres opérations ont été menées dans «divers établissements» soupçonnés de blanchir l'argent des trafiquants.
Une opération policière de grande ampleur avait déjà été menée en mai dernier dans cette commune située au nord de Paris et classée zone de sécurité prioritaire (ZSP). A l'époque, une série de règlements de comptes liés au trafic de drogue y avait éclaté. Un plan d'action avait alors été mis en place, qui avait permis d'interpeller 1 316 individus, dont 123 avaient été déférés et 30 écroués entre les mois de mai et de novembre.
Des organisations «puissantes» et «hiérarchisées»
Un bilan dévoilé par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s'était rendu à Saint-Ouen en novembre. Il avait alors affirmé : «Les Français doivent comprendre que, derrière le trafic de stupéfiants, il y a des organisations puissantes et hiérarchisées, qui tuent pour contrôler le marché des drogues». Le ministre avait également estimé qu'il n'y avait «aucune distinction» entre drogues douces et drogues dures, rappelant qu'on «tue tout aussi bien pour du cannabis que pour de la cocaïne».