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Un an après les attentats de janvier, la mémoire à vif

Les rassemblements spontanés se sont multipliés dès le 7 janvier, jour du premier massacre. Les rassemblements spontanés se sont multipliés dès le 7 janvier, jour du premier massacre.[LOIC VENANCE / AFP]

Touché en plein cœur en janvier 2015, le pays est entré dans une nouvelle ère. Entre sa volonté de rejeter la barbarie et sa crainte d’être à nouveau frappée, la population apprend à vivre dans un Etat ultra-sécurisé.

La menace était dans tous les esprits. Mais le choc n’en a pas moins été immense. Les attentats de janvier 2015 ont montré à la population française sa vulnérabilité face à la ­montée du jihadisme, dont elle était le théâtre depuis des mois. En visant la presse, la ­police et la communauté juive, les terroristes ont attaqué la liberté d’expression, l’autorité et le multiculturalisme de la France.

Mais en marge de la peur générée s’est aussitôt affirmé un sentiment de révolte. Les rassemblements spontanés place de la République, à Paris, ou ailleurs dans le pays, ont montré, dès le 7 janvier au soir, la détermination des citoyens à ne pas céder.

Au cri de «Je suis Charlie»

Crayons ou messages de fraternité en main, drapeaux tricolores sur les épaules, de nombreux Français se sont rassemblés sous la bannière du «Je suis Charlie». Le slogan d’un «citoyen lambda», selon son créateur, imaginé pour les citoyens.

Puis est venue la marche républicaine, qui a insufflé l’esprit du «11 janvier», une union nationale que François Hollande a tenté de faire perdurer au maximum. Mais comme le rappelle le sociologue Gérôme Truc, «les gens vivent ces épreuves à la première personne. Chacun est ­fortement impliqué, mais le vit à sa manière». C’est pourquoi le temps de l’émotion a rapidement laissé place à celui des ­interrogations, et donc des tensions. ­

La peur des amalgames

Intégration des personnes immigrées, transmission des valeurs républicaines aux écoliers, respect du principe de la laïcité ou lutte contre le racisme sont autant de problématiques qui ont fait débat au cours des derniers mois, et enflammé la sphère politique. Tandis que les musulmans de France s’inquiètent des amalgames, les juifs ont vu les actes antisémites augmenter l’an dernier.

Et si les attentats du 13 novembre ont ­ravivé le patriotisme tricolore du début d’année 2015, ils ont aussi fait basculer la France dans un nouveau climat durable : celui de la guerre. Car comme le souligne l’ancien patron de la DST, Louis Caprioli, «les cibles ont aujourd’hui changé. Les terroristes s’en prennent désormais à tous les Français».

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