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Vidéo : le bar Le Carillon rouvre à Paris

Le bar Le Carillon, où neuf personnes ont été tuées le 13 novembre par des jihadistes, a rouvert ses portes mercredi après-midi accueillant ses premiers clients avec du champagne, deux mois après les attentats de Paris.

Les vitres du bar, encore constellées d'impacts de balles il y a peu, ont été changées, le trottoir balayé, la peinture refaite et les fleurs laissées en hommage aux victimes repoussées de quelques mètres. Après A la bonne bière et le Comptoir Voltaire, Le Carillon est le troisième établissement à rouvrir depuis les attaques aux terrasses des cafés et restaurants qui ont fait 39 morts dans l'est parisien. 

Il est 16h30, et une petite assemblée attend l'ouverture sous les fanions multicolores accrochés depuis novembre aux lampadaires de ce carrefour de cinq rues de l'est parisien. "Bienvenue ! Le Carillon ouvre ses portes. On n'a pas grand chose à dire. On va continuer à vivre", lance un membre de l'équipe, faisant signe d'entrer. Derrière le comptoir où s'alignent les coupes de champagne, Hadjem Amokrane dit "Coco", 75 ans et son fils Ali, le gérant du bar, émus et heureux, paient leur tournée. "C'est que du bonheur !" lance Ali.  

"Le Carillon est un repère"

Le bar se remplit rapidement d'habitués et de gens du quartier, qui trinquent joyeusement et investissent la terrasse malgré le froid. Odile, une coupe à la main, se réjouit que la vie reprenne ses droits. "C'est l'occasion qu'on attendait depuis longtemps de se retrouver enfin, le Carillon, les amis du Carillon, le patron, l'équipe... Ce lieu est très important dans notre vie, dans la vie du quartier. C'est un repère, un endroit ou on est sûrs de se retrouver, plusieurs fois par jour. Cela ressoude le village. Ca va reprendre, mieux qu'avant, on sera plus solidaires, plus attentifs aux autres." 

"Ca reprendra comme avant, assure Otto, attablé en terrasse avec ses amis. On a tous au fond de nos têtes que la vie n'est pas anodine. Mais on est très contents de se bourrer la gueule jusqu'à trois heures du mat' (rires), et surtout contents que ce soit ici ! ".

Un quartier meurtri

A l'angle des rues Bichat et Alibert, Le Carillon et le restaurant le Petit Cambodge qui lui fait face avaient été les premiers établissements touchés par le trio meurtrier composé d'Abdelhamid Abaaoud, Brahim Abdeslam et d'un homme encore non identifié, qui a probablement trouvé la mort lors de l'assaut mené le 18 novembre contre un appartement de Saint-Denis.
 

Dès 21h25, les tireurs avaient mitraillé à la kalachnikov ce carrefour du Xe arrondissement, à deux pas du Canal Saint-Martin, tuant quatorze personnes, dont neuf au Carillon. A quelques centaines de mètres de là, A la bonne bière, rue de la Fontaine au Roi, où cinq personnes avaient trouvé la mort, avait rouvert le 4 décembre. Le Comptoir Voltaire, où le jihadiste Brahim Abdeslam s'était fait sauter blessant grièvement une serveuse, avait suivi le 16 décembre.

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