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Jawad Bendaoud : «Je n’ai rien à voir avec Daesh, ni de loin ni de près»

Jawad Bendaoud le soir des attentats du 13 novembre [BFMTV / AFP]

Dans un courrier de 18 pages adressé à l'un des juges en charge du dossier des attentats du 13 novembre, Jawad Bendaoud, actuellement en isolement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) clame son innocence. «Je n'ai rien à voir avec Daesh», écrit-il.

Dans cette missive, dont L'Obs dévoile ce 22 janvier 2016 des pans entiers, le jeune homme de 29 ans maintient sa version des faits. «A aucun moment je n'ai senti une ambiance terroriste ou dangereuse dans la location de l'appartement. Je suis conscient d'avoir hébergé les pires assassins que la France n'a jamais connu mais à aucun moment je me suis associé ni vu de mes yeux des armes», se défend-t-il en soutenant ne pas connaître l'identité des hommes hébergés. «Je ne savais pas que des Belges avaient participé à des attentats. Si j'avais su, oui, j'aurais pu tilter». 

La rançon de la gloire

Le logeur revient également sur sa soudaine notoriété acquise après une interview surréaliste donnée à BFM TV dans la nuit du 13 novembre. Des déclarations qu'il regrette amèrement. «Je n'ai pas demandé à être filmé par ce foutu caméraman, il m'a entendu dire aux policiers que j'étais le loueur de l'appartement, il a allumé sa caméra si j'avais su ce qu'aurait causé cette interview, je n'aurais jamais parlé». Il poursuit : «je suis passé d'une vie normale à une vie d'enfer en une fraction de seconde. Mon nom de famille a été sali, je fais l'objet de parodies, de blagues». 

Avant les faits du mois de novembre, le jeune homme avait fait un long passage derrière les barreaux. Il avait en effet écopé de huit ans de prison après avoir tué à coups de hachoir son meilleur ami. Toutefois, dans la lettre envoyée au juge, il conteste s'être radicalisé durant sa peine comme l'affirment ses anciens codétenus. «Je n'ai jamais prié, la dernière fois que j'ai prié j'avais 16 ans et mon père en était la seule raison. Je n'ai jamais fréquenté une seule mosquée».

Un numéro belge compromettant

Reste un fait accablant sur lequel Jawad Bendaoud est incapable de fournir la moindre explication. Pourquoi un numéro de téléphone belge l'a contacté le 3 novembre, 10 jours avant les attentats. Il jure ne pas s'en souvenir. Il s'agit pourtant d'un élément crucial. L'utilisateur de cette ligne, qui n'a toujours pas été identifié, a contacté le 14 novembre un autre numéro, belge également, en lien avec les terroristes.

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