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La délinquance passée au crible

La forte présence des forces de sécurité depuis les attentats a pu influer sur la délinquance. La forte présence des forces de sécurité depuis les attentats a pu influer sur la délinquance.[JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP]

Violences, cambriolages, vols à main armée… Les statistiques annuelles de l’Etat montrent des situations variées en fonction du type de délit.   

Le dernier état des lieux avait été effectué en 2014 par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. Son successeur, Bernard Canezeuve, a renoué avec cette tradition en présentant jeudi le bilan de la délinquance pour 2015. Ne voulant pas mettre en avant un «chiffre unique», le ministre est revenu en détail sur les points noirs qu’il faut davantage combattre, mais aussi sur les délits et crimes qui ont connu des améliorations.

Les violences touchent un plus grand nombre de victimes

Ils font partie des points noirs mis en avant hier par le ministre. Les coups et blessures volontaires ont progressé de 2 % en 2015, pour un total de 212 708  faits constatés. Ils concernent les violences conjugales ou intrafamiliales, mais aussi celles subies dans la rue, dans les transports ou au travail. Les femmes (54 %) sont davantage visées que les hommes, surtout lorsque les faits ont lieu au sein du foyer (80 %). Et géographiquement, l’Ile-de-France, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et l’Auvergne-Rhône-Alpes sont les régions les plus problématiques. Les autorités ajoutent que ce total est sous-estimé (il serait proche de 900 000) car nombre de victimes ne se signalent pas.

Les homicides bondissent à cause des attaques terroristes

Le gouvernement n’a cessé de répéter que la France était entrée en guerre. Une triste réalité visible dans les chiffres dévoilés hier : le nombre d’homicides recensés l’an dernier a culminé à 932, en hausse de 16,1 % par rapport à 2014. Ce bond de 149 homicides supplémentaires correspond «presque exactement» aux victimes des attentats survenus dans l’Hexagone, a expliqué Bernard Cazeneuve. Le terrorisme a en effet fauché 148 vies en 2015.

Les vols contre les personnes sont mieux jugulés 

Dans la rue, dans les transports, près des monuments ou au bureau… les vols contre les personnes ont fléchi de 1,4 % (690 082 faits), après les hausses de 2014 (+4,3 %) et 2013 (+5,9 %). Les grandes villes et les zones touristiques sont les plus concernées, notamment à cause des vols à la tire. Les régions côtières, qui abritent les stations balnéaires, et les territoires montagneux, où sont implantées les stations de sports d’hiver, sont elles aussi des terrains de chasse privilégiés des voleurs. 

Les braquages connaissent une baisse spectaculaire

La forte présence des forces de sécurité a sans doute dissuadé certains malfaiteurs : 9 956 vols avec armes ont été enregistrés en douze mois, contre 11 540 l’année précédente (-13,7 %). Les braqueurs ont utilisé armes blan­ches (56 %) et armes à feu (44 %) et ont visé aussi bien les commerces et entrepôts (27 %) que les particuliers (13 %). Mais également, plus rarement, les banques et transporteurs de fonds (2 %). Et là encore, l’Ile-de-France est la région la plus concernée, devant la Provence-Alpes-Côte d’Azur (13 %).  

Les cambriolages poursuivent leur recul initié en 2014

Ce fléau préoccupe l’Etat depuis des années, en raison notamment de l’arrivée récente de gangs spécialisés venus d’Europe de l’Est. Les cambriolages de résidences principales et secondaires ont baissé l’an dernier de 0,9 %, avec 233 541 cas enregistrés par la police et la gendarmerie. La tendance suit celle de 2014 (-5,9 %), alors que la période 2007-2012 avait été le théâtre d’une véritable flambée (+18 %). Le ministère de l’Intérieur précise que les territoires les plus peuplés sont logiquement les plus touchés : l’Ile-de-France a ainsi compté 10 cambriolages pour 1 000 logements en 2015, et la Provence-Alpes-Côte d’Azur 8,3. A l’inverse, la Corse n’en a connu en moyenne que 2,4. 

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