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Cazeneuve s'agace du "buzz" de Macron sur le Brexit

Bernard Cazeneuve le 29 février 2016 à Paris [ALAIN JOCARD / AFP] Bernard Cazeneuve le 29 février 2016 à Paris [ALAIN JOCARD / AFP]

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est agacé vendredi du "buzz" de son collègue de l'Economie Emmanuel Macron sur une ouverture de la frontière à Calais en cas de Brexit, et rappelé que la question des migrants relevait de sa compétence.

"Sur ce sujet-là, ce ne sont pas des déclarations qui font le buzz dont on a besoin, c'est d'une action sur la durée (...) qui donne des résultats", a déclaré Bernard Cazeneuve sur BFMTV/RMC. "Comme vous le savez, c'est moi qui suis en charge de ce sujet au sein de ce gouvernement".

Jeudi, le ministre de l'Economie avait mis en garde contre les conséquences d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, prévenant que la France cesserait de retenir les migrants à Calais: "Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais". Quelques heures plus tard, François Hollande avait renchéri: "il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l'UE (...) y compris sur la manière de gérer les situations en matière de migrations".

Emmanuel Macron en visite le 3 mars 2016 au Salon de l'Agriculture à Paris [DOMINIQUE FAGET / AFP]
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Emmanuel Macron en visite le 3 mars 2016 au Salon de l'Agriculture à Paris

"Je pense tout simplement que le ministre de l'Economie, qui fait un travail absolument remarquable dans son domaine de compétences, qui a beaucoup à faire pour la croissance et relever le pays (...), se consacre entièrement à sa tâche comme moi je me consacre entièrement à la mienne", a ajouté M. Cazeneuve.

"La question ne se pose pas"

"Ces sujets sont d'une extraordinaire complexité. Sur les sujets compliqués, il faut travailler beaucoup et parler peu", a-t-il insisté. Interrogé sur la possibilité de laisser passer les migrants en Grande-Bretagne, il a expliqué que "cette question ne se pos[ait] pas".

"Si nous ouvrons demain la frontière, que se passe-t-il ? Les Anglais, qui sont maîtres de leur propre frontière, peuvent la bloquer au moment de l'arrivée des migrants en Grande-Bretagne, ils seront à ce moment reconduits en France... J'aurais à ce moment-là alimenté un flux et augmenté un stock, et aggravé un problème humanitaire", a développé le ministre de l'Intérieur.

"Les mineurs isolés qui ont de la famille en Grande-Bretagne doivent pouvoir être accueillis dans des conditions dignes en Grande-Bretagne, et c'est ce dont nous sommes convenus hier lors du sommet franco-britannique", a-t-il toutefois précisé.

Le ministre a également évoqué un taux de fuite de "25%" des centres d'accueil et d'orientation (CAO), un chiffre selon lui "pas extrêmement élevé": "Il faut voir que c'est une population qui est entre les mains de passeurs, entre les mains de ces acteurs cyniques que sont les No border, qui passent leur temps à leur expliquer que le parcours vers la Grande-Bretagne est possible".

Il a également une nouvelle fois mis en cause ces militants d'ultra-gauche "No border" après qu'une dizaine de migrants se sont cousu la bouche avec du fil et des aiguilles, devant les caméras. Bernard Cazeneuve a dit avoir un "sentiment d'immense compassion et de tristesse face à ces images (...) mais aussi un sentiment d'indignation".

"Je ne peux pas imaginer que l'on arrive à de telles extrémités, sans qu'à un moment ou à un autre, il n'y ait pas des acteurs qui sont présents en permanence, qui manipulent, qui instrumentalisent, qui développent des propagandes néfastes et qui aient pu au moins être informés de l'éventualité de cet acte et de ce geste et qui par conséquent auraient pu l'éviter".

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