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Tout savoir sur Reda Kriket, jugé ce lundi pour un projet d'attentat avant l'Euro 2016

Reda Kriket a joué un rôle important dans le financement d'une filière jihadiste belge. [DR]

Reda Kriket, 39 ans, doit être jugé ce lundi 8 mars à Paris pour avoir projeté une attaque terroriste. Il avait été arrêté en mars 2016, quelques mois avant l'Euro de football organisé en France.

Né le 17 janvier 1982 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), Reda Kriket est présenté par l'accusation comme un délinquant multirécidiviste «acquis de longue date aux thèses jihadistes». Dès 2014, alors qu'il résidait à Ixelles, une commune de Bruxelles, un mandat d'arrêt international avait été émis contre lui.

Quelques mois plus tard, lors du vaste procès d'une filière d'acheminement de jihadistes vers la Syrie, dirigée par un Bruxellois de 41 ans, Khalid Zerkani, qualifié par les autorités judiciaires belges de «plus grand recruteur de candidats au jihad qu'on n'ait jamais connu en Belgique», Reda Kriket avait écopé de dix ans de prison par défaut. Le jugement soulignait également qu'il avait déjà été condamné à cinq ans de prison à Nanterre en 2005.

Il reversait une partie du butin de ses braquages

D'après les éléments de l'enquête, il a joué un rôle important dans le financement de la filière de Zerkani, en reversant une partie de ses braquages et activités de recel.

Au total, 28 personnes avaient été condamnées dans cette vaste filière qui avait recruté et envoyé en Syrie de nombreux jeunes, parmi lesquels figuraient Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, deux des auteurs des attentats du 13 novembre. Abdelhamid Abaaoud ayant lui été condamné en son absence à 20 ans de réclusion.

La «cellule d'Argenteuil»

Finalement, les autorités ont mis la main sur Reda Kriket le 24 mars 2016, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), après des semaines de surveillance et de filatures. Dans l'appartement qu'il louait à Argenteuil (Val d'Oise), la perquisition a permis de trouver plusieurs fusils d'assaut dont des kalachnikovs et des explosifs - parmi lesquels une petite quantité de TATP, utilisé par les jihadistes de Daesh.

Trois jours plus tard, à Rotterdam (Pays-Bas), la police arrêté Anis Bahri, découvrant à son domicile pas moins de 45 kilos de munitions. Les deux hommes, en compagnie d'un troisième, l’Algérien Abderrahmane Ameuroud, sont accusés d’être «le coeur idéologique et opérationnel» de la «cellule d'Argenteuil», soupçonnée d'avoir été mandatée par Daesh pour commettre un attentat en France.

Au cours de  l'enquête, Kriket a écarté tout projet d'attentat, assurant vouloir seulement gagner un peu d'argent en revendant les armes. Mais la découverte, deux jours après les attentats jihadistes de Bruxelles et trois mois avant l'Euro de football, de cet arsenal de guerre montrait «à l'évidence les préparatifs d'une action terroriste imminente», avait affirmé le procureur de Paris de l'époque, François Molins, même si «aucune cible précise n'a été identifiée».

Au total, sept accusés sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, certains en état de récidive légale. Mais le procès pourrait ne pas démarrer comme prévu. En effet, à quelques jours du début de l'audience, Reda Kriket et Anis Bahri ont récusé leurs avocats.

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