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Cigarette au lycée : la loi Evin bafouée en raison de l'état d'urgence ?

Des proviseurs autoriseraient leurs élèves à fumer dans la cour de récréation. Des proviseurs autoriseraient leurs élèves à fumer dans la cour de récréation.[STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Un dilemme entre sécurité et santé. L'état d'urgence a amené certains lycées à prendre certaines libertés avec l'interdiction de consommer du tabac dans l'enceinte des établissements.

Ainsi, depuis sa promulgation, plus de la moitié des établissements scolaires français contreviennent à la loi Evin, selon les estimations de l’association Alliance contre le tabac rapportées hier par la radio RTL. Face aux risques d’attentat et aux alertes à la bombe qui ont visé des lycées au début de l'année, des proviseurs autoriseraient en effet leurs élèves à fumer dans la cour de récréation plutôt que sur les trottoirs par mesure de sécurité.

Pour dénoncer cet écart, l’association Droits des non-fumeurs, ainsi qu’une pneumologue, ont déposé plainte contre un lycée lyonnais et le rectorat auquel il est rattaché. Elles réclament l’application stricte de la loi de 1991, qui prohibe - entre autres - la cigarette dans les milieux scolaires. En parallèle, l’association anti-tabac est en train de constituer des recours contre trois établissements d’Île-de-France devant le tribunal administratif de Paris.

Les proviseurs font de la résistance

"Soi-disant c'est l'état d'urgence. On empêche nos enfants de se faire tuer devant les lycées et on les laisse se faire tuer à petit feu à l'intérieur ? C'est impossible. Comment est-ce qu'on peut ne pas respecter la loi ? C'est incroyable", estime la pneumologue en question, Corinne Depagne, demandant au ministère de l'Education d'interdire formellement cette pratique tolérée depuis des mois.

De leur côté, les proviseurs font de la résistance. Le syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN) exige en effet l’instauration de zones fumeurs dans les lycées tant qu’une menace terroriste pèse sur l’Hexagone. Le ministère de la Santé a, lui, écrit aux chefs d'établissements afin de leur signifier que ceux-ci risquaient des sanctions s'ils laissaient les élèves fumer au sein des établissements.

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