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Marseille : coup d'envoi de la réhabilation de la Castellane

Vue en date du 15 juin 2015 de La Castellane à Marseille [BERTRAND LANGLOIS / AFP/Archives] La cité va enfin profiter des millions d'euros du programme national de rénovation urbaine (ANRU). [BERTRAND LANGLOIS / AFP/Archives]

Dans quelques semaines, l'immeuble où Zidane a passé son enfance ne sera plus que poussière. La démolition du bâtiment G, cité de la Castellane, marque le coup d'envoi de la réhabilitation du plus emblématique des quartiers sensibles marseillais, synonyme pour beaucoup de trafic et de misère.

Au-delà du symbole footballistique, la Castellane, 7 000 habitants répartis dans 1 250 logements qui se dressent sur les hauteurs de Marseille, est un piège pour les familles : les services publics sont loin, les emplois manquent cruellement. C'est aussi un labyrinthe difficilement pénétrable pour les policiers qui tentent d'y enrayer le trafic de drogue.

Avec plusieurs années de retard, la cité va enfin profiter des millions d'euros du programme national de rénovation urbaine (ANRU). Premier acte, la démolition, prévue mi-avril, du bâtiment G, celui où le futur champion du monde de football a grandi. Un ensemble de 12 logements, prélude à la démolition programmée en 2017 de la tour K, 97 logements, longtemps gangrénée par le trafic de drogue. Des travaux plutôt modestes par rapport à d'autres opérations de rénovation urbaine, marquées par le dynamitage d'immenses barres HLM. Ils permettront cependant de "faire deux (voies) pénétrantes et connecter la départementale" avec la cité, et la désenclaver, souligne le préfet délégué à l’égalité des chances Yves Rousset.

Lutte contre le trafic de drogue

L'un des objectifs principaux des pouvoirs publics est en effet de lutter contre le trafic de drogue, dont la Castellane est considérée par les policiers comme une place forte à Marseille. S'y recrutent grands et petits dealers, guetteurs et nourrices. "Ce qui est inacceptable c'est de vivre sous le contrôle" des dealers, observe le préfet. Au-delà des démolitions d'immeubles, fermetures de halls, rénovation d'espaces publics et renforcement de certains services sont à l'étude : "tout reste à discuter, et il va falloir associer la population", souligne-t-il.

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La tâche pourrait s'avérer ardue, tant les attentes, et les désillusions, sont fortes. Les retards se sont accumulés comme ailleurs à Marseille, où il a fallu l'an dernier mettre les bouchées doubles pour faire avancer suffisamment les dossiers de réhabilitation des quartiers, faute de quoi 40% des crédits alloués par l’État depuis 2008 menaçaient d'être perdus. Le projet de la Castellane, "ça fait maintenant trois ans qu'il aurait dû démarrer", a regretté la sénatrice-maire PS des quartiers Nord, Samia Ghali, lors d'un conseil d'arrondissement extraordinaire, tenu dans la cité début mars. Selon elle, "les habitants sont oubliés, ignorés" et pas écoutés par les porteurs du projet.

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