Le célèbre pénaliste lillois a confirmé avoir été désigné par Salah Abdeslam pour assurer sa défense dans la procédure des attentats à Paris et à Saint-Denis.
Frank Berton est un fin connaisseur du monde judiciaire et un habitué des médias. Déjà, en 1995, il s'est fait remarquer en défendant Ali Belkacem, un algérien membre du GIA et l'un des principaux responsables de la vague d'attentats commis en France en 1995. Il considère que «chacun a droit à une défense», dans une vidéo mise en ligne ce mercredi par La Voix du Nord.
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Par la suite, il s'est illustré à l'international pour avoir assuré la défense de Florence Cassez, ressortissante détenue au Mexique entre 2005 et 2013, et également celle d'une famille de victimes de l'attentat de Marrakech. Frank Berton n'a pas pour autant délaissé les grandes affaires judiciaires françaises puisqu'il a représenté Dominique Cottrez, condamnée pour octuple infanticide, et Daniel Legrand, lors du troisième procès dans l'affaire Outreau.
«C'est la nature humaine qui l'intéresse»
Avec sa voix rauque, son visage anguleux et ses cheveux coiffés en arrière, Frank Berton a imposé son style. Dans un portrait qui lui a été consacré, Libération évoque «une gueule de malfrat», «une silhouette de tueur à gages», pour décrire celui qui a voulu devenir avocat par l'envie «de sortir quelqu'un du pétrin. Et d'affronter l'institution».
Ses amis ne tarissent pas d'éloges à son égard. Le ténor du barreau Eric Dupond-Moretti dit qu'il «n'a peur de rien», quand son confrère Hubert Delarue estime qu'il «sent les choses, avec instinct». Sa sélection des dossier n'est d'ailleurs qu'une question de ressenti. «Il ne choisit jamais des causes, jamais une morale ou une histoire, toujours des personnes. C'est la nature humaine qui l'intéresse», décrypte Bérange Lecaille, son épouse elle aussi avocate.
Expliquer la «radicalisation rapide» d'Abdeslam
Pour défendre Salah Abdeslam en France, Frank Berton ne sera pas seul. Il fera en effet équipe avec l'avocat belge du présumé terroriste, Sven Mary, et un troisième avocat, dont le nom n'a pas encore été dévoilé.
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Le pénaliste lillois a rencontré Abdeslam, avant de décider de le défendre, à la prison de Beveren, en Belgique, vendredi 22 avril. Durant cet entretien qui a duré deux heures, Frank Berton a affirmé mardi sur BFMTV avoir «rencontré un jeune garçon abattu, soucieux et désireux de s'expliquer au plus vite devant la justice française».
Dans l'attente du procès, l'avocat a également assuré que sa ligne de défense viserait à expliquer la «radicalisation rapide» de son client, ainsi que «les moments qui ont précédé les attentats». «Il devra être jugé pour ce qu'il a fait, pas pour ce qu'il représente. On ne doit pas lui faire porter des faits et gestes qui ne sont pas les siens», a-til- déclaré ce mercredi.