Une pharmacienne de 46 ans a été interpellée, mercredi à Lyon, par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Rhône. Elle doit être présentée au parquet ce vendredi.
Elle aurait détourné 2,2 millions d’euros. La quadragénaire est soupçonnée d’avoir falsifié des ordonnances pendant deux ans, mais aussi d’avoir régulièrement adressé des fausses factures à l’Assurance maladie.
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C'est la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Rhône qui a flairé l'arnaque, en voyant que le chiffre d'affaires de sa pharmacie, rachetée en 2012 à Saint-Fons (banlieue lyonnaise), augmentait de 50% par an.
Pour y parvenir, la pharmacienne rajoutait des prescriptions sur les ordonnances transmises par courrier et inventait des demandes de remboursement en privilégiant des traitements onéreux comme celui prescrits aux patients séropositifs.
800 euros de revenus déclarés chaque mois
Par exemple, soudainement, on constatait qu'il y avait beaucoup plus de séropositifs dans sa pharmacie avec des boîtes de médicaments à 1.000 euros, comme l'a raconté une source policière.
Et pour ajouter du «cocasse» à la situation, cette mère de deux enfants était bénéficiaire de nombreuses aides et notamment de la Couverture maladie universelle (CMU) car elle ne déclarait que 800 euros de revenus par mois, selon cette source.
Plus d’un million saisi sur ses comptes
Elle aurait ainsi détourné 2,2 millions d’euros entre octobre 2013 et octobre 2015, assure ce vendredi la police lyonnaise. Une somme astronomique. Plus d’1,3 million d’euros ont été saisis sur ses comptes bancaires.
Son ex-mari qui avait été interpellé jeudi était soupçonné d'avoir bénéficié de fausses facturations pour des médicaments qui ne lui étaient pas destinés. Il a finalement été laissé libre après avoir été interrogé par les enquêteurs.