Le 19 décembre dernier, Emilie, 17 ans, se suicidait à Lille. Plusieurs mois après le drame, ses parents, ont décidé de publier son journal intime dans lequel elle racontait son calvaire lors de ses années de collège.
Pour les parents de la jeune fille, son suicide est lié au harcèlement scolaire dont elle était victime lors de sa scolarité au collège. «Elle a vécu dans la terreur de la 5e à la 3e. Sa dépression trouve son origine là-dedans», expliquent-ils à la Voix du Nord, qui publie son journal intime.
Harcelée au quotidien
Dans ce carnet, découvert après son décès, les mots d’Emilie sont durs, terribles et ne cachent rien de sa souffrance. «Esquiver les coups, les croche-pieds et les crachats. Fermer ses oreilles aux insultes et aux moqueries. Surveiller son sac et ses cheveux. Retenir ses larmes», écrivait l’adolescente. Harcelée au quotidien en raison de son «look BCBG» et pour son «rôle de première de classe», Emilie se réfugiait dans les toilettes, «seuls endroit dans ce foutu collège où j’étais sûre d’être tranquille» et trouvait du réconfort dans les livres, «mes trésors, mes seuls amis».
Cacher la situation à ses parents
Son journal est le seul à qui elle se confie : «Je ne voulais pas que mes parents sachent à quel point j’étais pitoyable […] et pensent avoir donné naissance à une pure sous-merde».
Ce n’est qu’en 3e que ses parents découvrent l’ampleur du problème, lorsqu’Emilie fait une crise d’angoisse. Après avoir été retirée de l’établissement, la jeune fille alterne sa scolarité entre cours à domicile et lycées. Malgré des traitements et un suivi psychologique, Emilie est décédée le 22 janvier dernier après s’être défenestrée plusieurs jours auparavant.
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En février, les parents de l’adolescente ont déposé une plainte contre le collège et une enquête a été ouverte. «Certains professeurs savaient qu’Emilie était harcelée et ont été témoins de ce qui se passait […] Ils n’ont pas pris leurs responsabilités », soulignent-ils.