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Maud Fontenoy : «en écologie, l'utopie conduit à ne rien faire»

Maud Fontenoy plaide pour une écologie "sans démagogie". [Riccardo Tinelli]

Première femme à avoir traversé l’Atlantique nord (2003) et le Pacifique à la rame (2005), Maud Fontenoy, 39 ans, a l’habitude de se battre pour ses objectifs. Aujourd’hui, ceux-ci sont devenus environnementaux.

Engagée en politique avec Les Républicains pour une écologie réaliste, elle revient sur ses aspirations dans un nouveau livre, «Des tempêtes j'en ai vu d'autres», et espère bien faire bouger les lignes.

Qu’entendez-vous par écologie «sans démagogie» ?

Les discours dégoulinants de bon sens, les professions de foi, ça ne suffit plus.Tout le monde veut une planète saine, un air pur à léguer à nos enfants, mais il ne faut pas opposer des gentils qui parlent aux arbres et des méchants qui habitent en ville. Il faut une écologie du courage et de l’action.

Pourtant, l’écologie politique ne semble pas fonctionner...

L’écologie doit être transversale à l’ensemble des partis poli- tiques, des ministères... Elle n’est pas de gauche ou d’extrême gauche. Ce n’est pas parce que les écologistes font des scores très bas aux élections que les Français ne sont pas intéressés par les problèmes environnementaux. Tous les sondages le montrent. Mais ils ne se reconnaissent pas dans le discours alarmiste, très politisé, et souvent caricatural des écolos radicaux.

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Quel est le but des 100 propositions que vous faites ?

Je ne voulais pas être de ceux qui disent «il faut que ça change» mais qui ne font rien pour. Rêver d’un autre monde, être dans l’utopie, ça conduit à ne rien faire du tout. Ces propositions, c’est une priorité, j’espère qu’elles seront appliquées et pas juste utilisées à des fins électoralistes, pour faire des choses concrètes, pas juste des trompe-l’œil.

Vous revenez également sur le monde politique, très masculin...

Ce n’est pas forcément plus dur pour une femme, mais on est davantage sur la sellette qu’un homme, plus regardée : on n’a pas le droit à l’erreur. Les politiques sont conscients du problème, mais comme pour l’écolo- gie, certains en parlent beaucoup sans pour autant agir en conséquence. C’est donc aux femmes de se faire leur place. Il faut changer les codes, et le changement est en marche.

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Est-ce que ça a mis un frein à vos ambitions ?

Je n’ai pas de projet de carrière, j’essaye simplement de faire de mon mieux chaque jour. J’ai appris beaucoup en mer, notamment à ne jamais baisser les bras, c’est ce qui me fait avancer. Comme le dit le titre de mon livre, des tempêtes, j’en ai vu d’autres...

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