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Un célèbre chanteur marocain mis en examen à Paris pour viol aggravé

Saad Lamjarred devait se produire ce samedi 29 octobre à Paris.[FETHI BELAID / AFP]

Le chanteur de pop marocain Saad Lamjarred a été mis en examen vendredi soir à Paris pour «viol aggravé» et écroué, une affaire très suivie au Maroc où l'artiste est une star nationale.

Âgé de 31 ans, Saad Lamjarred, dont les clips ont été visionnés des centaines de millions de fois sur Internet, a également été mis en examen pour «violences volontaires aggravées». La star marocaine avait consommé de l'alcool et des stupéfiants au moment des faits, selon les premiers éléments de l'enquête.

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Une jeune femme de 20 ans avait déposé plainte mercredi matin, affirmant avoir été agressée quelques heures plus tôt par le chanteur dans la chambre d'hôtel de ce dernier. Saad Lamjarred, qui devait se produire samedi en concert à Paris, avait alors été interpellé et placé en garde à vue.

La victime «souffre de lésions traumatiques et est fortement traumatisée. Son récit est tout à fait crédible à ce stade», a relevé une source proche de l'enquête.

Déjà mis en cause aux États-Unis

«Mon client conteste l'ensemble des faits qui lui sont reprochés», a réagi auprès de l'AFP l'avocat du chanteur, Me Jean-Marc Fedida. «Ce qui s'est passé cette nuit-là dans cette chambre est ce qui se passe habituellement à cinq heures du matin entre un homme et une femme consentante», a-t-il ajouté, précisant que Saad Lamjarred avait rencontré la jeune femme dans une boîte de nuit parisienne.

L'avocat demande qu'une confrontation soit organisée au plus vite dans cette affaire. Le chanteur a déjà été mis en cause aux États-Unis dans une affaire de viol datant de 2010, dans laquelle il nie toute implication.

Né en 1985, Saad Lamjarred est originaire de Rabat, où il a grandi dans une famille d'artistes renommés. Il a commencé à se faire connaître dans le monde arabe en 2007 en participant à l'émission libanaise Super Star, mais n'est devenu une célébrité qu'à partir de 2013 avec son titre «Mal Hbibi Malou» («Qu'arrive-t-il à ma bien-aimée?»).

En septembre, son nouveau clip «Ghaltana» («Tu as tort») a été visionné plus de 16 millions de fois en une semaine sur Internet et son titre phare, «Lm3allem» («C'est toi le boss»), a été vu 382 millions de fois à ce jour. L'ensemble de ses vidéos comptabilise près de 613 millions de vues cumulées sur sa chaîne YouTube, qui compte deux millions d'abonnés.

Son arrestation défraye la chronique au Maroc

Son arrestation a fait au Maroc les gros titres de la presse. «Nouvelle affaire de viol pour Saad», a titré le quotidien arabophone marocain al-Ahdath, tandis que pour Le Matin, Lamjarred serait tombé dans un «traquenard». 

Citée par la presse locale, la mère du chanteur, Nezha Regragui, une artiste connue au Maroc, s'est dite «convaincue de l'innocence de son fils», affirmant qu'il a été «victime d'un piège».

«Machination algérienne»

L'avocat marocain du chanteur, Me Brahim Rachidi, a été jusqu'à avancer la thèse d'une «machination algérienne» contre «l'intégrité territoriale du Maroc», en référence au conflit du Sahara occidental, contrôlé par Rabat et dont les indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger réclament l'indépendance.

Son arrestation à Paris a aussi beaucoup agité les réseaux sociaux, des célébrités locales et des fans du chanteur affichant leur soutien avec la création d'un hashtag #JeSuisSaadLamjarred.

«On nous envie» pour notre succès, a réagi l'artiste Hatim Amor, tandis qu'une autre chanteuse, Asma Lmnawer, a demandé de «respecter la présomption d'innocence».

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