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Un journaliste d'Envoyé Spécial devient professeur de maths après un entretien de 10 minutes

En France, les académies de Créteil et Versailles sont les plus en manque de professeurs. [XAVIER LEOTY / AFP]

Il est très mauvais en maths, n'a pas de formation en enseignement, mais a réussi à être embauché : après un entretien de dix minutes, le journaliste Paul Lefourche s'est retrouvé face à une classe de collégiens pendant plusieurs jours. 

Dans le cadre d'une enquête de l'émission Envoyé Spécial sur les professeurs contractuels (chargés des remplacements) diffusée le 3 novembre, Paul Lefourche a ainsi envoyé une douzaine de candidatures dans quatre matières et a été accepté deux fois, en tant que professeur de maths et de français. 

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Comme il l'a expliqué à France Info, il n'avait pas le profil idéal, notamment à cause de ses lacunes dans les deux matières : «Je pense que mon interlocuteur a vu que je n'étais pas au point. Pourtant, à la fin, il m'a sélectionné. Sans doute n'avait-il pas le luxe de se passer de quelqu'un» analyse-t-il. 

Un entretien de 11 minutes

C'est encore plus vrai pour les mathématiques : les professeurs de cette matière, très recherchés en France (leur nombre a baissé de 9% ans en neuf ans) sont ainsi recrutés en tant que contractuels via un CV et un entretien d'embauche. Ce qu'a fait Paul Lefourche : il a monté un faux dossier, avec une fausse école que l'embaucheur n'a pas vérifié, et a été pris en entretien. 

«L'entretien a été très étonnant : il n'a duré que 11 minutes au total. En huit minutes d'interrogation, j'ai quand même réussi à me tromper un paquet de fois. Ma seule réponse correcte concernait le théorème de Pythagore» raconte-t-il. Le journaliste a malgré tout été embauché. Et s'est retrouvé face à une classe sans jamais avoir donné de cours de sa vie. «J'ai été complètement livré à moi-même : je ne savais pas où les élèves s'étaient arrêtés dans le programme, ni quel était leur livre de cours», explique-t-il.

Les recrutements «express» ne semblent pas prêts de prendre fin : l'académie de Versailles a ainsi lancé le mois dernier une campagne de recrutement de 200 professeurs de cette manière.

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