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Attentats de Paris : réouverture du Bataclan samedi soir, avec un concert de Sting

L'entrée du Bataclan, le soir de sa réouverture, le 12 novembre. L'entrée du Bataclan, le soir de sa réouverture, le 12 novembre.[PHILIPPE LOPEZ / AFP]

La musique avant les commémorations : un an après l'attaque de jihadistes qui a fait 90 morts au Bataclan, la salle revient à la vie samedi soir avec un concert de Sting, à la veille des cérémonies d'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.

La chanteur britannique, à peine descendu de l'avion en provenance de New York, est arrivé en début de soirée au Bataclan pour préparer ce concert qui devait débuter aux environs de 21H00, a indiqué sa maison de disques.

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Deux heures avant le concert, les fans commençaient à affluer vers la salle, dont l'accès était sécurisé par de nombreuses barrières et présence importante de policiers, ont constaté des journalistes de l'AFP.  «Cette salle, elle vivra ce soir, c'est dans notre esprit de sortir et de ne pas se laisser intimider», a confié à l'AFP une spectatrice, Marie-Jo Martin 50 ans, venue avec une amie.

Après la minute de silence observée vendredi au Stade de France avant le match France-Suède, la France se recueillera dimanche, un an jour pour jour après les attentats. Aux côtés des familles des victimes, François Hollande, la maire de Paris Anne Hidalgo et le maire de Saint-Denis Didier Paillard se rendront sur chacun des lieux touchés par les pires attentats survenus en France, qui ont fait au total 130 morts.

Mais avant ces hommages, les patrons du Bataclan tenaient à ce que la musique fasse son retourdire dans la salle, pour reprendre le cours d'une riche histoire brutalement interrompue par trois jihadistes qui avaient tiré sur les spectateurs pendant le concert des Eagles of Death Metal.

Avec les familles des victimes

«C'est important que (la salle) redémarre, que ça reste un lieu de concerts après ce qui s'est passé», a souligné Sting dans un entretien au Parisien réalisé avant l'officialisation de sa venue au Bataclan. 

«J'avais fondamentalement besoin que quelque chose se passe avant dimanche», a expliqué à l'AFP Jules Frutos, codirecteur de la célèbre salle parisienne, inaugurée en 1865. «Démarrer avec des cérémonies devant le Bataclan et après de la musique, ça ne m'allait pas du tout, du tout.»

La salle, dont la capacité maximale est de 1.497 personnes, affiche complet, avec un grand nombre d'invités. Essentiellement les familles des victimes et une poignée d'officiels, dont la ministre de la Culture Audrey Azoulay et la secrétaire d'Etat à l'aide aux victimes Juliette Méadel.

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«La musique crée ces moments de partage, nous console. (...) Ce retour de la vie au Bataclan, c'est aussi la victoire de la jeunesse et des idéaux d'humanisme contre la terreur et la division», a souligné Mme Azoulay dans un communiqué.

Pour Georges Salines, le président de l'association de victimes «13 novembre: Fraternité et Vérité» qui a perdu sa fille, Lola, le 13 novembre 2015, la réouverture du Bataclan, «c'est presque une reconquête d'un espace par la musique, par la fête, contre les forces de mort».

«Ce n'est pas que le public qui va rouvrir le Bataclan c'est la France entière», a estimé l'urgentiste et ex-chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux, présent samedi soir au Bataclan. «Tous les restaurants ont rouvert, les bars ont rouvert. Charlie continue (...) Ils (les terroristes islamistes, ndlr) ne gagneront jamais», a-t-il ajouté. 

Salle à l'identique

Sting, dont le nouvel album «57th & 9th» est sorti vendredi, «a fait part d'un véritable désir» de rejouer au Bataclan, raconte Jules Frutos, saluant l'engagement de la star. Le chanteur de 65 ans y avait donné un concert avec Police le 23 avril 1979, resté dans les annales.

La recette de ce premier concert sera reversée à deux associations de victimes : «Life for Paris» et «13 novembre : Fraternité et Vérité.» 

Pour cette renaissance, le Bataclan a été refait à l'identique en huit mois de travaux. Pour ne rien garder de cette nuit tragique, tout a été changé «du toit au plancher, de la peinture aux carrelages». Seul le hall d'entrée a été rendu plus lumineux qu'à l'origine. Et un «BATACLAN» en lettres rouges dansantes trône désormais sur la devanture.

Dimanche, l'heure sera aux commémorations, avec notamment le dévoilement d'une plaque sur la façade du Bataclan. Aux côtés des victimes, les membres du groupe Eagles of Death Metal, qui jouaient le soir du 13 novembre, devraient - discrètement - assister à la cérémonie. La direction du Bataclan a interdit samedi à deux membres du groupe américain d'entrer dans la salle en raison des déclarations polémiques de son chanteur, a indiqué à l'AFP le codirecteur.

«Ils sont venus, je les ai virés, il y a des choses qu'on ne pardonne pas», a déclaré Jules Frutos après le concert. Le chanteur des EODM, Jesse Hughes, l'un des deux membres refoulés samedi soir, avait estimé en mars dernier, dans une interview à une chaîne américaine, que l'attaque du 13 novembre avait été préparée de l'intérieur de la salle et exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles.

Mercredi prochain, le Bataclan reprendra le cours de sa nouvelle vie, avec Pete Doherty, annoncé à guichets fermés, également jeudi. Plus de 20 concerts sont annoncés jusqu'au printemps.

Le concert, filmé, sera rediffusé dans la nuit de dimanche à lundi (à 00H55) par France 2 puis lundi soir (à 22H50) par France 4, ainsi que par TV5 Monde sur tous les continents.

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