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Vidéo : le terrible sort de singes en laboratoire à Paris

Singe en cage Un macaque rhésus semblable à ceux enfermés dans le sous-sol de l'hôpital parisien, ici dans une cage à l'Université de Wisconsin-Madison, 28 juin 2016[SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Une vidéo publiée jeudi 5 janvier par l’association Animal Testing montre les conditions de traitement de singes d’expérimentation dans le sous-sol d’un grand hôpital parisien.

Les images ont été tournées par Audrey Jougla, étudiante de 31 ans préparant l’agrégation de philosophie. Elle est aussi fondatrice de l'association de protection animalière Animal Testing. Durant un an, elle a enquêté sur les expériences menées sur les animaux en France.

En 2013, elle se rend en caméra cachée dans le sous-sol d’un grand hôpital parisien. Dans la pièce, on aperçoit des cages dans lesquelles sont enfermés une trentaine de singes. Le chercheur qui accompagne la fondatrice d’Animal Testing détaille le fonctionnement du laboratoire.

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Des singes «à la limite de mourir»

Le but de l’endroit est de faire avancer la recherche sur le cerveau humain, et notamment sur les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Ainsi, certains se voient administrer du MPTP, une neurotoxine provoquant les symptômes permanents de la maladie de Parkinson. Ensuite, ils deviennent incapables de s’alimenter seuls et doivent être gavés. Ils sont alors «à la limite de mourir», explique le chercheur.

La jeune femme entend tirer la sonnette d’alarme sur les conditions de traitement de ces singes d’expérimentation. «Ils vivent des années dans des cages d’environ un mètre cube. Ils ne sortent que pour les expériences, ne voient pas la lumière du jour et vivent avec des implants», explique-t-elle.

Cassage psychologique

Pour conditionner les singes, on leur fait subir un cassage psychologique qui peut prendre une semaine ou plus. L’animal est enfermé dans une chaise de contention et privé d’eau ou de nourriture jusqu’à ce qu’il accepte de sortir la tête, conscient qu’il restera pourtant bloqué. Une fois conditionné, il est remis en cage et peut être utilisé pour la recherche. Sans cela, les singes sont trop peu dociles pour coopérer. «Lui, il connait parfaitement la tâche qu’il a à faire, sauf qu’il n’a pas envie», informe le chercheur en désignant un macaque qu’il qualifie de «saloperie».

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En moyenne, les singes du laboratoire endurent ce quotidien «pendant une dizaine d’années», selon Audrey Jougla. Si les images datent de 2013, la jeune femme assure que la situation perdure encore aujourd’hui. Elles ont été diffusées trois ans après avoir été tournées afin «que les salariés de l’hôpital ne soient pas visés», a-t-elle expliqué à France Info.

Une recherche sans animaux

«L’expérimentation animale en laboratoire est une technique archaïque, que l’on vénère dans la recherche en France, mais dont il faudrait débattre», explique Audrey Jougla sur RTL. L’association Animal Testing a ainsi lancé une pétition demandant une Commission d’enquête parlementaire pour faire progresser «une recherche sans animaux».

«Il faut savoir que dans notre pays, plus de 1,8 million de chiens, chats, rongeurs, poissons, oiseaux, petits carnivores et singes sont utilisés pour ces expériences. Ce sont surtout des animaux domestiques, élevés spécifiquement à cette fin. La loi française interdit seulement l’utilisation de grands singes comme les gorilles ou les chimpanzés pour les tests», détaille-t-elle dans France Dimanche. 

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