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Assistants parlementaires : Marine Le Pen doit 340.000 euros au Parlement européen

Marine Le Pen Marine Le Pen lors d'une conférence de presse pendant un congrès en Allemagne, le 21 janvier 2017[ROBERTO PFEIL / AFP]

Marine Le Pen doit rembourser 340.000 euros au Parlement européen dans le cadre d'une affaire d’emplois fictifs présumés. Deux de ses collaborateurs auraient reçu un salaire d’assistant parlementaire sans avoir jamais mis les pieds dans l’institution bruxelloise.

La première échéance  de 300.00 euros, concernant le remboursement de la somme réclamée au Front National, arrive à terme ce mardi soir. Il est reproché à Marine Le Pen d’avoir utilisé les 340.000 euros pour rémunérer deux de ses collaborateurs qui, selon les conclusions d’une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), n’auraient pas été en mesure de justifier d’avoir travaillé pour l’institution européenne, mais uniquement pour le parti d’extrême droite.

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La première, Catherine Griset, aurait ainsi perçu illégalement 298.497 euros de salaire entre 2010 et 2016 alors même qu’elle «n’a pas été en mesure de démontrer qu’elle résidait de façon continue ou avec un caractère permanent en Belgique, ni qu’elle se rendait régulièrement à son lieu de travail», selon le haut fonctionnaire du Parlement européen Klaus Welle. Marine Le Pen n’ayant pu fournir aucune preuve d’une quelconque activité européenne de sa prétendue assistante parlementaire, elle s’est vu infliger une première amende correspondant au montant du salaire totale de Mme Griset. Prévenue par courrier le 9 décembre, elle avait ce mardi 31 janvier, pour s’acquitter de sa dette.

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Menace de sanctions

La deuxième amende, d’un montant de 41.554 euros, doit être remboursée par la présidente du Front national avant la fin du mois de février. Ce délai supplémentaire est dû à l’envoi tardif (mi-janvier) de la missive du Parlement européen. Cette somme correspond au salaire qui aurait été indûment perçu par Thierry Légier, garde du corps de la patronne du FN. Lui aussi a été embauché en tant qu’assistant parlementaire, un emploi que les hauts fonctionnaires européens soupçonnent d’être fictif.

Si Marine Le Pen ne rembourse pas dans les délais imposés par le Parlement européen l’argent qui lui est réclamé, elle écoperait de sanctions financières. Son salaire d’eurodéputée devrait être divisé par deux (de 6.200 à 3.100 euros mensuels), et elle perdrait également la moitié de son indemnité de séjour ainsi que la totalité de son enveloppe de frais généraux (4.300 euros).

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Le Pen refuse de payer sans décision de justice

Pour autant, la présidente du FN continue de nier être en faute. «Je me battrai, je suis convaincue que je gagnerai contre le parlement européen», a-t-elle déclaré le 27 janvier, accusant l’institution d’avoir «agi en violation de toutes les règles de l’Etat de droit et du droit français». Elle fait ainsi allusion au fait que l’amende infligée par le Parlement européen tombe «sans que la justice n'ait eu à se prononcer» sur l’affaire, actuellement sous le coup d’une information judiciaire.

Ouverte par le parquet de Paris le 15 décembre pour «abus de confiance», «recel d’abus de confiance», «escroquerie en bande organisée», «faux et usage de faux» et «travail dissimulée», celle-ci vise à mettre au clair la légitimité des rémunérations accordés par le FN à plusieurs assistants d’eurodéputés du FN.

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